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et au même poids, et circulent sur tout le territoire de l’Union. Diverses modifications ont été apportées aux stipulations primitives. C’est ainsi que la frappe des écus de cinq francs en argent a été arrêtée, que celle des monnaies divisionnaires d’argent a été limitée, que les monnaies divisionnaires italiennes et grecques n’ont plus cours que dans leur pays d’origine.

L’unité monétaire est la lira, dont la composition métallique, aussi bien dans les pièces d’or que dans celles d’argent, est identique à celle de notre franc. Si cependant, à diverses reprises, il y a eu entre celui-ci et la monnaie italienne un écart de valeur qui s’est élevé jusqu’à 20 pour 100 et qui est aujourd’hui de 9 pour 100, c’est que le billet de banque italien n’a pas toujours été remboursable en or, ni même en écus d’argent. Dès lors, ceux qui avaient des remises à faire en France, en Angleterre ou à d’autres nations dont le papier s’échangeait à guichet ouvert contre des espèces, n’avaient pas la ressource de trouver dans les banques ou dans la circulation les monnaies métalliques dont l’envoi eût empêché la hausse des changes. Le cours forcé, régime en vertu duquel les instituts d’émission sont dispensés de rembourser leurs billets en numéraire et les habitans du pays sont tenus de recevoir ceux-ci en paiement de leurs créances, a existé dès le début du royaume. Il fut rétabli en 1866, lors de la guerre contre l’Autriche.

En 1872, le capital de la Banque Nationale fut porté à 200 millions. A côté d’elle, la Banque romaine, la Banque Nationale de Toscane, la Banque toscane de crédit, la Banque de Naples, la Banque de Sicile émettaient des billets. Des abus furent commis par la Banque romaine, qui dépassa sa limite d’émission. Il fallut la liquider ; le gouvernement en profita pour remanier la législation et faire voter la loi fondamentale de 1893, qui réorganisa la circulation fiduciaire. Désormais, celle-ci est le privilège de trois établissemens, les Banques d’Italie, de Naples et de Sicile. La première est née de la fusion de l’ancienne Banque nationale et des deux banques toscanes. La Banque romaine a disparu. La loi fixait à 1 097 millions pour la première période de quatre ans, à 864 millions pour la durée 1897-1907, le maximum de la circulation des trois établissemens, couverte par une encaisse de 40 pour 100. Au-delà de ce chiffre, chacun d’eux est autorisé à émettre une certaine quantité de billets, mais en payant un impôt d’autant plus