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alliés, et cet empire étant entraîné dans une guerre, l’Afrique du Sud s’y trouve elle-même entraînée ipso facto… Deux voies nous sont ouvertes : l’une, la voie de la fidélité, du devoir et de l’honneur ; l’autre, la voie du déshonneur et de la déloyauté… Le peuple sud-africain voudra, je n’en doute pas, conserver sa réputation intacte et sans souillure. » Cette déclaration fut accueillie froidement par une partie de l’Assemblée, et, après que le chef de l’opposition eut déclaré approuver avec joie, au nom des Unionistes, la politique adoptée par le gouvernement, le général Hertzog se leva : « L’Afrique du Sud, — dit-il, — n’a pas la moindre obligation de déclarer la guerre à l’Afrique Occidentale allemande… Ce n’est pas une question d’impérialisme ; c’est une question qui concerne uniquement la population de ce pays… Personne n’a le droit de demander à ce pays, qui a à peine pansé les blessures de la guerre de trois ans, de faire plus que les autres Dominions ; » et il soumettait un amendement à la résolution, déclarant que « cette Chambre » résolue à prendre toutes les mesures défensives nécessaires et à repousser toutes entreprises contre le territoire de l’Union, était d’opinion que toute action en vue d’attaquer un territoire allemand dans l’Afrique du Sud est contraire aux intérêts de l’Union. » Cet amendement fut repoussé, et la résolution présentée par le gouvernement adoptée par 92 voix contre 12 : des 17 membres composant la députation de l’Etat libre, 9 seulement, y compris son auteur lui-même, avaient voté en faveur de l’amendement Hertzog ; les trois autres voix provenaient du parti ouvrier.

Le Parlement se séparait le 14 septembre. Le lendemain, le général Beyers, commandant général des forces sud-africaines, adressait sa démission au ministre de la défense. Il avait protesté, dès qu’il en avait été question, contre l’expédition projetée ; il en avait cependant étudié les plans avec le ministre et le Conseil de la défense, et, malgré cela, il allait être un des chefs de la rébellion menaçante. L’agent actif de celle-ci était un de ses subordonnés, le lieutenant-colonel Solomon G. Maritz, qui avait été nommé sur les instances du commandant en chef, au début du mois d’août, commandant du district de Kakamas et Upington, limitrophe de la frontière méridionale de l’Afrique occidentale allemande.

D’après ses propres aveux, Maritz avait conçu « le projet de