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qu’il a déployée dans ces circonstances. « La crise européenne a montré d’une part des peuples qui ont répondu à une provocation ; d’autre part, des peuples qui ont aveuglément suivi leur gouvernement agresseur. Tous ont accepté une situation créée à leur insu ou imposée par la force des choses. Nous seuls, en accord avec notre gouvernement et notre roi, nous seuls avons voulu notre guerre. » Ainsi dit-on en Italie, et non pas à tort. C’est, en effet, il ne faudra pas l’oublier, un mouvement populaire puissant et profond qui a poussé l’Italie à intervenir. Et ce mouvement a trouvé, pour le diriger, une dynastie nationale, pour l’exalter un poète. En même temps, des hommes politiques de la haute valeur de M. Salandra et de M. Sonnino, d’une ampleur de vues et d’une droiture qui n’auront jamais été dépassées, auront eu, durant ces jours décisifs, la charge du gouvernement. C’est une page de son histoire dont l’Italie aimera à se souvenir. C’est une sorte de préface et de préparation à sa guerre nationale qui mérite une admiration élevée, et qui est de l’augure le plus heureux pour la cause des Alliés, à laquelle l’Italie a apporté son concours, et dont la cause italienne ne se distingue pas.


JACQUES BAINVILLE.