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amélioré. Mais il est au pouvoir du Gouvernement d’accorder au commerce d’exportation et de lui accorder tout de suite, les extensions qu’il sollicite pour le régime des entrepôts et en particulier les zones franches qui ont considérablement aidé les Austro-Allemands par Hambourg, Brome, Trieste et Fiume à conquérir les marchés extérieurs.

La question est déjà ancienne. On peut dire que les facilités fiscales douanières et spécialement les zones franches ont pour but de permettre à notre pays de participer à un commerce international qui se fait aussi bien sans son concours qu’avec sa participation et qui, fait sans lui, est jusqu’à un certain point fait contre lui.

Toute disproportion entre les développemens d’États voisins produit une rupture d’équilibre au détriment du plus faible, et il en est peut-être encore plus ainsi en cas de développemens économiques inégaux, qu’en cas de développemens territoriaux non équivalons.

Nous venions immédiatement après l’Angleterre, en 1860, au point de vue de l’importance du commerce extérieur, et nous occupions alors le deuxième rang. Depuis, nous sommes tombés au quatrième rang, après l’Angleterre, l’Allemagne et les États-Unis, sous le rapport du chiffre total des échanges ; et au quatrième rang, après l’Angleterre, la Belgique et la Hollande, si le chiffre du commerce extérieur est calculé par tête d’habitant.

Or, nous répétons que s’affaiblir dans le mouvement des échanges équivaut à s’affaiblir au point de vue territorial, et se laisser devancer d’un certain chiffre de milliards dans le commerce international peut être, dans une certaine mesure, assimilé à la perte d’un ou de plusieurs départemens, ou du produit de leur richesse.

Si l’on a pu s’endormir dans la quiétude qui, malheureusement, a présidé à cette décroissance et qui seule l’a permise ; la guerre nous a fort brusquement et complètement réveillés. Les mesures prises contre les Austro-Allemands et leurs biens nous ont permis d’apprécier la place prise chez nous par nos voisins de l’Est, en raison des moyens d’action que leur fournissait leur développement économique. Les filiales chez nous de leurs grandes entreprises constituaient une véritable puissance à leur service ; les concessions minières obtenues par eux