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multiples. L’examen de la carte nous les livre. Lomé était le centre du pays. À ce titre, son occupation devait comporter une signification morale particulière. C’était, nous l’avons dit, la tête de ligne des trois chemins de fer du pays. En plus de ce moyen d’invasion de la colonie dont il convenait, vu nos projets, de pouvoir disposer, Lomé possédait encore un port muni d’un bon wharf. Or, les Alliés se proposaient de transporter des troupes par voie maritime. Ainsi pour les Anglais surtout venant de la Côte d’Or, parce qu’ils allaient amener des contingens par mer, Lomé prenait une importance toute spéciale. Et voilà comment, pour atteindre l’ennemi dans son dernier repaire, Kamina, l’offensive dominante, qui, suivant un tracé simpliste, devait partir, tout au moins en ce qui concerne l’action des Français, de la frontière immédiate du Dahomey, s’appuya en réalité sur la côte, et principalement sur Lomé. Une fois occupée, ce qui se réalisa sans coup férir, Lomé devint la base d’une opération militaire menée désormais suivant une direction générale Sud-Nord. Je me hâte d’ajouter que, en dehors de cette opération d’autres secondaires furent conduites, en parlant du Nord vers le Sud et de l’Est vers l’Ouest.

La conséquence naturelle de ces intentions, dès la période des difficultés diplomatiques, fut que la majorité des forces du Dahomey furent concentrées à Cotonou, au bord de l’Océan.

Sur ces entrefaites, l’Angleterre prit un parti et se rangea à nos côtés. Dès lors, l’effort combiné des deux Puissances présentait des éventualités stratégiques que, d’abord, on n’avait pas envisagées. Des conférences eurent lieu entre le gouverneur français et le représentant de l’Angleterre dans le Gold Coast.

La campagne du Togo, qui devait se terminer le 28 août par la chute de cette colonie entre les mains des Alliés, fut très courte. Elle ne dura guère, en effet, que trois semaines. La conclusion en fut une victoire entière.

Des colonnes sont formées. Venant de points différens, elles se relient entre elles par l’unité du but. De l’Est, les troupes françaises, partant du Dahomey, prononcent immédiatement une attaque décidée. De l’Ouest, les contingens anglais de la Côte d’Or s’ébranlent à leur tour.

Avant d’exposer en détail les faits qui se déroulèrent pendant ces quelques jours, il est utile de faire deux remarques. D’abord, eh comparaison des effectifs innombrables qui sont