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commissaires de la Marine ont été dépouillés de ces attributions. L’administrateur a près de lui des officiers d’administration, des commis et des gendarmes représentant la force publique.

Son quartier est divisé lui-même en syndicats. Les syndics des gens de mer, qui règnent sur cette petite commune maritime, se trouvent en contact direct avec les inscrits. Ce sont les syndics qui président à leur embarquement, notent leurs salaires, leur communiquent, par l’intermédiaire des gardes, les ordres qui les intéressent, assurent le paiement des délégations, transmettent les dossiers de pension et de secours, les demandes de concessions domaniales, etc., en un mot exercent sur eux cette sorte de paternité traditionnelle qui caractérise le régime. Ce sont eux encore qui, spécialement dans le cas qui nous occupe, procèdent à la mobilisation des réserves de l’armée de mer et mettent les inscrits en route.

Contrairement à ce que l’on pense parfois, tout Français est libre de se livrer à la navigation comme bon lui semble ; l’exercice de cette profession n’est donc pas l’apanage des inscrits maritimes ; mais elle entraine l’inscription ipso facto. Voici dans quelles conditions. Nul bâtiment n’est admis à prendre la mer s’il n’est pourvu d’un rôle d’équipage délivré par l’administrateur du quartier du port d’appareillage. Tous les matelots qui naviguent à titre professionnel sur ces bâtimens doivent être portés au rôle ; aussitôt après, ils sont inscrits sur des registres appelés matricules, où il leur est ouvert une case, sorte de compte courant où viendront, désormais, se condenser tous leurs mouvemens d’embarquemens commerciaux ou militaires. On affecte à chaque inscrit un numéro matriculaire, représenté par le folio de sa page d’inscription, précédé d’une lettre formant l’initiale du quartier. Exemple : B. 1223 (Brest, folio 1223).

La matricule des inscrits qui commencent à naviguer s’appelle matricule des inscrits provisoires. Ce n’est qu’à dix-huit ans d’âge et dix-huit mois de navigation que les inscrits deviennent définitifs. Ils sont alors reportés aux matricules des inscrits définitifs. Jusqu’à là, ils ne jouissent d’aucun des avantages accordés aux inscrits ; en revanche, ils conservent leur statut militaire et continuent, par conséquent, à dépendre du ministre de la Guerre, Dès qu’ils deviennent définitifs, au contraire, ils sont signalés aux bureaux de recrutement qui les rayent de leurs contrôles et ils ne relèvent plus que de la