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qui ont coopéré à des travaux intéressant la Défense nationale et qui eussent été mis en sursis par le recrutement.

Les 6 000 hommes versés à la Guerre, dont il y aurait lieu de défalquer certains marins non inscrits, ont combattu dans l’infanterie (armée active). Les 10 000 inscrits des formations militaires comprennent 6 000 fusiliers, 2 000 canonniers et le surplus des mitrailleurs, des automobilistes, des pontonniers, des équipes de projecteurs, etc.[1].

Sur les 57 000 inscrits au service de la flotte, 32 000 s’y trouvaient au moment de la mobilisation ; reste 22 000 réservistes, dont un certain nombre (environ la moitié) occupent encore des fonctions à terre : défense des côtes, défense fixe, corvées générales, renseignemens, électro-sémaphores, dépôts des équipages, plantons, etc., ce qui représente un contingent trop élevé de marins distraits du service actif ?

Sur les 26 000 inscrits laissés à la disposition de la Guerre, il en existe peut-être encore 18 000 réellement incorporés. L’armement bénéficie donc de 28 000 mobilisables. Il y a lieu d’observer, en outre, qu’un grand nombre de marins ont été militarisés sur les navires réquisitionnés, soit 2 500. La flotte commerciale conserve ainsi à sa disposition 30 000 mobilisés environ. Si l’on rapproche ce chiffre des inscrits que nous avons considérés comme exerçant une industrie vraiment utile au pays, c’est-à-dire 33 952, on s’aperçoit que l’écart, soit 4 000 approximativement, n’est pas grand. Il est compensé par les mousses, inscrits provisoires, marins réformés, inscrits âgés de plus de quarante-sept ans qui complètent l’armement des navires armés au long cours, au cabotage ou au bornage, ou remplacent les malades ou absens.


Est-ce que, par cette répartition, la Marine a pu réaliser le double objectif qu’elle se proposait, c’est-à-dire procurer à la défense nationale le maximum de réserves dont elle disposait

  1. Une décision récente a supprimé la brigade des fusiliers marins, ne laissant subsister qu’un seul bataillon. Cette mesure radicale a été dictée par la nécessité d’opérer des remplacemens dans les équipages surmenés à la suite d’un service à la mer intensif, notamment sur les torpilleurs, et par celle d’assurer certains arméniens supplémentaires, militaires ou commerciaux.