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leur querelle se jettent tous les partis brouillés et confondus, n’en cherchons la cause qu’où elle est : l’Allemagne sent ou n’est pas loin de sentir qu’elle est vaincue.

Quant aux autres faits de la quinzaine, qu’en d’autres temps nous eussions retenus, nous ne pouvons qu’en dresser sommairement le calendrier. — La grève des chemins de fer espagnols et la grève générale qu’elle contenait en germe ont avorté ; grâces en soient rendues à notre vieil ami don Gumersindo de Azcarate, qui présida le Comité d’arbitrage. — Le conflit provoqué entre l’Italie et l’Allemagne par la rupture des conventions ouvrières et financières, rupture dont il est clair que l’Allemagne a pris l’initiative, conformément à son génie et à ses habitudes, ce conflit, qui est peut-être le véhicule de la fatalité, n’en est évidemment qu’à sa naissance : nous aurons à y revenir. — Nous aurons également à revenir sur la démission du président du Conseil, ministre des Affaires étrangères de Russie, M. Sazonow, sur ses causes et ses conséquences, si elle en a eu et si elle en a d’autres que de substituera un homme d’État fatigué par la maladie et par un long exercice du pouvoir un homme d’État dont l’énergie est toute fraîche, mais dont les directions seront invariablement les mêmes. — Le cas du « sous-marin de commerce » Deutschland et de son congénère fournira à la Revue, pour sa prochaine livraison, la matière d’une étude spéciale. — Mais quand bien même toute une flottille aurait franchi sans encombre l’Atlantique, quand bien même, au retour, elle ne se serait pas empêtrée dans les mailles de quelque filet d’acier, il n’y aurait pas de quoi nous émouvoir. Ce n’est pas la voile allemande que le vent gonfle, c’est la nôtre. Des souffles nous viennent à la fois des cimes, des steppes et du large.


CHARLES BENOIST.

Le Directeur-Gérant, RENE DOUMIC.