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deux infirmières en Belgique ; le 29 août 1914, il en fut envoyé dix-sept à Paris ; le 15 septembre, quatre infirmières partaient pour Anvers où elles demeurèrent jusqu’après le bombardement. Dans la suite, d’autres se rendirent à l’hôpital américain de Paris, à Saint-Malo, à Dinant, à Boulogne, etc. Les membres de la « Ligue » parlant le flamand ou le français furent employées dans les bureaux en connexité avec les œuvres concernant les réfugiés, car de ce côté-là, il y eut aussi beaucoup à faire. Déjà, le 22 août, lady Lugard avait été avisée de l’afflux probable des réfugiés belges ; lorsque le Comité des Réfugiés commença à fonctionner, il trouva prêtes déjà cinq cents offres d’hospitalisation de source catholique et environ la moitié de sources diverses. La « Catholic Women League » fut la première à s’occuper des réfugiés et elle établit l’œuvre sur une grande échelle, œuvre qui devint nationale quand fut formé le Comité Aldwych.

Les réfugiés arrivèrent le 1er septembre et furent envoyés aux sections de Boscombe et Norwich qui, les premières, avaient fait des offres d’hospitalité. Wolverhampton, Brighton et Bath suivirent de près. A partir de ce jour, les bureaux furent assiégés par la foule incessante des Belges venant chercher assis- tance et des Anglais venant l’offrir. La « Catholic Women League » se trouva en face d’un labeur formidable. Les fonctions de certaines déléguées consistaient à interroger les arrivans ; d’autres, dans des salles où s’entassaient jusqu’au plafond des vêtemens de toute nature, avaient pour mission de s’occuper de leur habillement ; quelques-unes furent désignées pour se rendre à l’arrivée des trains, sous les auspices de la « National Vigilance Association. » Jusqu’à onze heures du soir les réfugiés arrivaient au bureau et il fallait leur trouver un gite pour la nuit ainsi que la subsistance du lendemain. Après les premiers secours donnés, ils étaient envoyés sous escorte à leur lieu de destination, accompagnés de drapeaux belges déployés et acclamés par la foule massée au dehors. Vers la fin de novembre, la Ligue, à elle seule, en avait placé 6 100, un petit nombre sans doute, comparé à la totalité des pauvres émigrés. Entre temps, de nouvelles associations s’étaient formées qui s’occupèrent des autres et dès le début de la guerre une chaleureuse et généreuse émulation ne cessa de régner entre toutes les œuvres.