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est trop violent. Nous y restons deux heures. A midi, les chasseurs entrent les premiers dans Celles-sur-Plaine[1].


La 13e division est obligée de se replier : la 26e brigade gagne la Trouche, où ses élémens se reforment ; au début de l’après-midi, elle reçoit l’ordre de se porter sur Etival, protégée par le 17e chasseurs qui doit faire barrage à la Trouche ; la 25e brigade effectue son mouvement sur Raon. A la tombée de la nuit, la 26e brigade, arrivée à Etival, trouve le village envahi par la 27e division du 14e corps. C’est un chassé-croisé de corps, de parcs d’artillerie, de convois. Enfin, tout se tasse.

Quant à la 43e division, elle se replie également par Baccarat sur la rive gauche de la Meurthe ; le 109e s’était porté en avant de son côté et avait été bombardé dans ses tranchées durant toute la journée. Vers une heure de l’après-midi, il retraitait sur Thiaville, franchissait la Meurthe à quatre heures et creusait des tranchées pour la nuit.

Le 21e corps bordait désormais la Meurthe.

L’armée Dubail va s’installer, et, de la droite à la gauche, organiser un barrage continu.

Le 14e corps servait d’appui, à droite, au 21e corps, pour défendre la ligne des Vosges. Il reste en péril, s’il ne regagne pas le gros de l’armée. Aussi est-il ramené légèrement en arrière sur sa gauche (27e division) qui, nous l’avons vu, cantonne à la nuit vers Etival. Le front du corps d’armée s’étend sur Provenchères-Ban-de-Sapt-Moyenmoutier, protégeant ainsi la ligne de la Meurthe, depuis Saint-Dié jusque vers Raon-l’Étape.


En Alsace même, à l’aile gauche de l’armée du général Pau, les cinq groupes alpins (général Bataille) tiennent toujours la région Ouest de Colmar, au pied des Vosges, où les 12e, 22e et 28e bataillons occupent la zone Ammerschweier-lngersheim, le 28e en tête de pont, jusqu’à Logelbach. Les Allemands paraissent s’être retirés sur Neuf-Brisach.

Malheureusement, au Nord-Ouest, un corps de l’armée de Heeringen qui a pu, comme nous l’avons indiqué, s’emparer du col de Sainte-Marie, commence à descendre le versant français

  1. Récit d’un chasseur allemand dans la Frankfurter Zeitung du 18 septembre 1914.