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L’ÈRE NOUVELLE
PROBLÈMES DE LA GUERRE ET DE LA PAIX

II[1]
LE PROBLÈME DE LA PAIX


I. — DE LA GUERRE A LA PAIX

Le sophisme, qui trompe encore, plus ou moins, les peuples allemands, consiste dans l’affirmation, — mille fois répétée, jamais sérieusement combattue en Allemagne, — que l’Allemagne a été attaquée par les Puissances, et qu’elle lutte uniquement pour son existence, pour sa liberté. L’Empereur aimait la paix ; c’est contre sa volonté que l’Europe et le monde ont été jetés dans la guerre : « Je n’ai pas voulu cela. »

Sur les origines immédiates de la guerre, la lumière est faite. L’histoire n’aura, sans doute, aucun élément essentiel à verser au débat. Quand elle pénétrera dans les archives secrètes, elle éclaircira peut-être le point resté douteux de savoir si c’est l’Autriche qui a entraîné l’Allemagne ou l’Allemagne l’Autriche. Mais le fait de la « volonté d’agression » de la part des Empires du Centre résultera autant des actes d’une politique suivie que des faits diplomatiques immédiatement antérieurs à la crise[2]

  1. Voyez la Revue du 15 juin 1916.
  2. On lira avec intérêt l’ouvrage, probablement éclairé par une documentation serbe, de M. Pierre Bertrand, l’Autriche a voulu la guerre ; Bossard, in-8o.