Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 38.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ces détachemens furent répartis en trois colonnes. La première s’engagea dans la route Athènes-le Pirée. La seconde suivit la voie menant du Nouveau-Phalère à Athènes, parallèlement à la ligne du chemin de fer électrique. La troisième prit l’avenue Syngros qui commence entre le Vieux et le Nouveau-Phalère et se termine juste devant le temple de Jupiter en face du parc de Zappion. Ces trois colonnes avançaient en ordre de marche. Leur avance n’était pas protégée par les navires de guerre. Une petite escadre, composée de trois contre-torpilleurs français, ne vint appareiller dans les eaux du Vieux et du Nouveau-Phalère que tard dans la matinée du 1er décembre, vers dix heures.

En attendant, s’opérait la concentration des troupes royales grecques. De nombreux détachemens appartenant aux régimens d’infanterie de la 2e division d’Athènes (1er, 7e et 34e régiment) se déployèrent tout au long des collines qui s’étendent à l’Est de la poudrerie Maltsiniotis, vers l’ancien cimetière et vers les hauteurs de Philopappos et de Pnyx, — là où se tenaient dans l’antiquité les assemblées politiques des Athéniens. L’armée grecque occupant la crête de ces collines dominait les routes menant de Phalère à Athènes et dans lesquelles la seconde et la troisième colonnes alliées s’étaient engagées. Quant à la première colonne, qui devait prendre la route le Pirée-Athènes, elle allait trouver devant elle un détachement de fusiliers marins grecs avec, à sa tête, le capitaine de vaisseau Mavromichalis, — descendant de celui qui assassina en 1831 Capodistria, le premier homme d’Etat, Hellène d’ailleurs, que les Puissances protectrices envoyèrent en Grèce pour organiser le pays. La troisième colonne allait aussi se heurter à des détachemens d’infanterie et de génie, qui occupaient les environs de la caserne Rouf, alors que le contingent Mavromichalis occupait, à travers la route le Pirée-Athènes, le temple de Thésée.

La force totale de ces troupes par lesquelles le Roi comptait repousser les Alliés s’élevait à 4 000 hommes environ. Tous ces détachemens étaient munis de mitrailleuses et de fusils Mannlicher. Une batterie d’artillerie de montagne avait été, d’autre part, installée et dissimulée dans le petit bois de la colline Ardittos, dominant ainsi toute la région qui s’étend entre Athènes et les deux Phalères.

Cette répartition des troupes royales fut effectuée dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. L’opération avait