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montant des constructions au 1er janvier 1916, ce résultat se rapproche des données de Herr Ballin. Si l’on se réfère, en effet, à ses déclarations, le directeur de la Hamburg Amerika mentionnait 62 bâtimens commandés ou actuellement en construction. Pour 54 navires, il a indiqué brièvement leur jauge globale qui serait d’au moins 765 000 tonneaux. En ajoutant à ce chiffre les 8 navires dont il ne nous a pas donné les caractéristiques et, en les comptant à raison de 6 000 tonneaux chacun, nous obtenons le total de 813 000 tonneaux environ, lequel comprend en outre les constructions échelonnées du 1er janvier au 1er juin 1916. Il n’est pas étonnant que, dans cet intervalle, celles-ci aient pu être relevées de 34 000 tonneaux.

Il apparaît, en définitive, que si la guerre devait finir aujourd’hui, l’Allemagne aurait en mains, outre ses anciens navires, les butinions achevés en 1914 et 1915 d’après le Politiken, soit 566 996 tonneaux, plus ceux qui l’ont été en 1916, approximativement 150 000 tonneaux, ce qui, en tenant compte des bâtimens en chantier (environ 800 000 tonneaux), lui permettrait de compter sur plus de 1 500 000 tonneaux de navires neufs, dans un délai relativement court, en supposant que le tonnage des navires entrepris en 1916 soit égal à celui des bâtimens achevés au cours de cette même année.

Il est d’ailleurs possible, en parcourant les articles de la presse allemande, de se rendre compte de l’unanimité de l’opinion quand il s’agit de l’avenir de la marine marchande. Il s’est créé chez nos ennemis un « Comité de guerre pour la marine » dont le but est de « négocier avec les différentes associations d’importation et d’exportation en ce qui concerne les frets, etc., au moment de la clôture des hostilités, et en vue de maintenir les intérêts de la marine marchande allemande à l’époque de la transition de l’état de guerre à l’état de paix et de la reprise du trafic d’outre-mer. » Les journaux allemands fourmillent de renseignemens et d’informations qui, journellement, permettent d’apprécier l’ardeur qui règne dans les chantiers navals et montrent quels appétits la paix doit déchaîner dans le monde des armateurs teutons. Ceux-ci ont déjà préparé des circulaires pour faire ressortir les progrès accomplis par les Compagnies au cours de la guerre, et pour essayer, avant la lettre, d’accaparer le trafic mondial.

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