Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 38.djvu/494

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Panama Act admit au bénéfice de la nationalité américaine les navires étrangers, même construits depuis plus de cinq ans, ce qui permit de faire entrer immédiatement 132 navires ayant une jauge brute totale de 476 621 tonneaux dans la flotte commerciale des États-Unis. Au 1er juin dernier, la flotte américaine se trouva aussi augmentée de 520 000 tonneaux.

En ce qui concerne les constructions, elles n’ont jamais été plus actives. En effet, d’après le Department of Commerce and Labor, il y avait, au 1er juillet 1916, 385 vapeurs de commerce en acier pour 1 225 784 tonnes, sur cale dans les divers chantiers américains. Certains d’entre eux, comme l’Union Iron Yorks (San Francisco), construisent 31 navires jaugeant 201 158 tonneaux ; la New York Shipbuilding C°, 24 navires jaugeant 121 538 tonneaux, la Newport News Shipbuilding C°, 16 navires jaugeant 111 947 tonneaux. Presque toutes ces unités sont annoncées comme devant être lancées au printemps de cette année.

Enfin, le Bureau de la navigation vient de publier un rapport montrant qu’au 1er février 1917 les chantiers américains achevaient 403 navires jaugeant 1 495 601 tonnes brut. Pendant le mois de décembre 1916, ils ont terminé 9 navires jaugeant 25 000 tonnes et ils ont passé des contrats pour 29 navires de 105 120 tonnes. En janvier 1917, ces mêmes chantiers ont complété 10 vapeurs de 47 769 tonnes et en ont lancé 99 jaugeant 73503 tonnes. Il semble que les armateurs des États-Unis aient une tendance à négliger les paquebots pour se consacrer à la construction des cargo-boats de vitesse moyenne (11 nœuds) et à celle des bateaux-citernes. Le nombre de ces derniers navires en chantier est considérable (85 environ). Au 1er juillet 1916, les États-Unis en possédaient 152 jaugeant 597 000 tonnes brut : les Anglais 202 de 849 000 tonnes, la France 6 de 17 289 tonnes. Le bâtiment citerne est un type rêvé pour les armateurs américains : consommant lui-même du pétrole, il exige moins d’hommes, surtout moins de chauffeurs et navigue très économiquement.

Au sujet de cette fièvre de constructions navales qui agite les États-Unis, la commission de fa navigation fait observer que « history repeats itself, » c’est-à-dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Après les guerres du premier Empire, les États américains ont connu une ère de prospérité semblable à celle