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mètres près, de cette couche. C’est ce que la galerie d’écoulement permettra de vérifier. On avancera en tâtant la couche : tous les 100 ou 200 mètres, on fera des sondages au-dessus et au-dessous, à droite et à gauche, pour savoir exactement comment on est placé. Si quelques sondages révèlent une proximité trop grande des limites, soit inférieures, soit supérieures, on infléchira le tracé de façon à se maintenir bien. La condition essentielle sera remplie.

Enfin, troisième avantage : la galerie d’écoulement, devenue galerie d’essai, pourra, à défaut de moyens meilleurs imaginés par les entrepreneurs, devenir galerie de service pour la construction du tunnel proprement dit. Dans cet ordre d’idées, on n’attendra pas d’avoir achevé cette galerie pour attaquer le percement du tunnel, et, en réalité, la galerie d’essai et le tunnel seront exécutés presque simultanément.

On procédera de la manière suivante :

De la galerie d’essai, — probablement tous les quatre kilomètres, plus s’il le faut, — on lancera des rameaux obliques, selon l’inclinaison du plan de la couche de craie, vers le tracé théorique du tunnel proprement dit. Ces rameaux auront pour premier rôle de continuer la reconnaissance de la couche de craie et, pour deuxième rôle, — subordonné aux constatations satisfaisantes obtenues à l’aide du premier, — d’installer, à chacun des points de rencontre avec ledit tracé, un chantier dont la fonction consistera à creuser une section du tunnel face à la côte et en remontant vers la côte, ce qui assurera encore l’évacuation des eaux de suintement, en même temps que des déblais, selon le sens de la gravitation. Successivement, toutes les sections ainsi creusées en suivant le tracé prévu pour l’ensemble devront se rejoindre. De cette manière, il y aura autant de fronts de taille qu’il y aura de rameaux lancés obliquement, de sorte que la durée d’exécution du tunnel proprement dit dépendra de la vitesse du percement de la galerie d’essai et du nombre de rameaux qui auront été détachés. Le nombre des rameaux variera d’ailleurs selon la vitesse du percement ; on aura besoin d’un nombre d’autant moins grand de ces rameaux que la vitesse d’avancement de la galerie d’écoulement sera plus grande ; mais, quel qu’en soit le nombre, on aura, grâce à eux et à la galerie préalable, atteint le triple but : 1° d’évacuer les eaux et les déblais suivant la