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arriverait, au cours de la campagne 1915-16, à assurer à chaque habitant une ration représentant 2 300 calories, alors que la normale pour un homme qui travaille est de 3 000. Elle est restée bien en deçà du premier chiffre.


V. — ACHATS ET TRANSPORT ; DISTRIBUTION

En raison des prohibitions édictées chez la plupart des belligérans, la Commission a opéré ses achats presque exclusivement dans les pays d’outre-mer. Les transports s’organisent à Londres, tandis que les acquisitions se font au dehors par la Commission. La plupart des intermédiaires ont refusé tout honoraire. Les compagnies de chemins de fer ont fait de multiples concessions ; elles ont souvent accordé le transport gratuit, des privilèges pour la manutention et la livraison des marchandises. De grandes maisons d’affrètement ont fourni leurs services à titre gracieux. Les banques ont effectué gratuitement les opérations de change, tout en payant à la Commission l’intérêt maximum sur ses dépôts. Les assurances ont été facilitées par les commissaires d’assurances du gouvernement anglais ; les arbitres qui fixent le taux de la prime ont consacré leurs honoraires à des souscriptions charitables. Les droits de port ont été supprimés ; les compagnies de déchargement ont baissé leurs tarifs. La Hollande a accordé la gratuité des transmissions télégraphiques. Les autorités allemandes elles-mêmes ont aboli en Belgique l’octroi et les droits de canal sur les importations de la Commission ; elles ont réduit de moitié les tarifs de chemin de fer et accordé la priorité de passage aux envois destinés à la Commission. Un soin scrupuleux a présidé à l’inspection des denrées.

Les navires sont déchargés à Rotterdam en soixante-douze heures en moyenne. Les cargaisons sont transbordées sur des chalands, qui sont remorqués sur les canaux jusqu’aux magasins et centres de minoterie. Les chalands sont scellés par la Commission et la douane hollandaise : les sceaux ne sont brisés qu’à l’arrivée à destination finale par les représentans de la Commission, qui vérifient le contenu en le rapprochant des bordereaux reçus de Rotterdam et s’assurent ainsi qu’aucun détournement n’a eu lieu.

La méthode de distribution a varié selon les provinces. Dans