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guerre, ce qui leur était actuellement livré sans contre-valeur. Au 1er octobre 1916, sur 10 500 rations, 3 934 étaient délivrées contre paiement intégral ; 586 contre paiement de la totalité, sauf le pain qui était remis gratuitement ; 265 étaient fournies à un taux réduit (soupes populaires) ; 230 étaient payables plus tard, sauf le pain, dont le prix était acquitté comptant ; 4 599 étaient à payer en totalité ultérieurement ; 886 représentaient la part des hôpitaux, des prisons, des enfans en bas âge.

C’est le Comité de district sur qui repose la responsabilité financière. Non seulement il centralise les dettes des comités régionaux comprises dans le chiffre de la dette générale du district envers le Comité d’alimentation du nord de la France, mais il administre le capital disponible, s’élevant à environ deux francs par habitant, qui sert à régler le transport et les frais généraux mensuels des comités régionaux. Il administre également les sommes provenant du « Crédit allemand. » Ce fonds a été créé par la remise au Comité de district d’un cinquième du produit de la récolte de 1915, de moitié de la récolte de 1916 et par le remboursement qu’ont effectué les autorités allemandes d’une partie des frais de la récolte. Enfin le Comité de district administre un compte spécial intitulé Achats en compte, constitué par le dépôt qu’effectuent les communes de fonds destinés à l’achat de certains produits, tels que tabac, allumettes, mercerie, quincaillerie, payables en monnaie française ou allemande.

La comptabilité des régions consiste dans le débit que la région inscrit au passif des communes du chef des denrées qu’elle leur livre. Les frais généraux de chaque dépôt sont réglés mensuellement par le district. Les comités régionaux sont responsables de l’administration des communes. Le produit des ventes est tout d’abord appliqué aux frais d’administration, de transport et de distribution ; le solde aux emprunts communaux, aux travaux de voirie, au maintien des services municipaux et des écoles, aux impôts de guerre. Les communes s’engagent, vis-à-vis des comités régionaux, pour une somme représentant l’estimation des frais de l’alimentation pendant une période déterminée. Une garantie conjointe et solidaire, fournie par un certain nombre d’habitans, cautionne cet engagement des communes : celles-ci approuvent chaque semaine les comptes présentés par le comptable régional et reconnaissent