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LA JEUNESSE
DE
LOUIS-PHILIPPE[1]
D’APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX

Louis-Philippe, Duc d’Orléans, premier prince du sang de France, général des armées de la République, exilé depuis la seconde année de la Convention, est, en 1808, à Malte, et les drapeaux de France flottent maintenant sur les villes d’Allemagne et d’Italie.

Ses frères bien-aimés, le Duc de Montpensier, le Comte de Beaujolais, à la fleur de leur âge, ont passé deux ans dans les prisons de Marseille, n’apercevant, du fond d’une petite cour, qu’un lambeau polygonal du ciel bleu de la Provence. Ce long supplice a détruit leur santé ; la liberté, trop tard recouvrée, les a trouvés languissans ; Montpensier, le premier, est mort, en 1807, à Salthil, près de Windsor, âgé de trente ans. Ses portraits montrent une figure charmante. Les récits de guerre contenus dans ses lettres sont d’un style vif et brillant. Il avait

  1. Pendant une visite à Belmont-House, peu de temps avant la guerre, Mgr le duc de Vendôme avait bien voulu me permettre de prendre connaissance de quelques-uns de ses précieux papiers de famille, et de garder quelques notes qui m’ont été d’un grand secours pour la présente étude. Je prie Son Altesse Royale d’agréer mes remerciemens. Je les adresse aussi à mon vieil et cher ami le marquis de Lasteyrie, qui m’a ouvert les archives de son château de Lagrange.