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diale, en profitant des événemens qui leur laissent le champ libre sur les principaux marchés.

Pour l’exécution de ce programme d’expansion, il fallait forger de nouveaux instrumens ; nous en ferons connaître quelques-uns à titre d’exemple pour montrer le sens pratique et la rapidité de décision dont les Américains font preuve quand il s’agit de réaliser une grande pensée nationale.

Parmi les banques qui se préparent à jouer un rôle dans ce mouvement, on doit placer au premier rang, en raison de sa puissance et de son esprit d’entreprise, la National City Bank of New-York. Cet établissement s’est mis aussitôt dans ce courant nouveau, et, il faut bien le reconnaître, non pas uniquement pour faire de l’argent, ce qui présentement est très facile pour lui aux États-Unis avec de moindres risques, mais dans le dessein supérieur de porter le crédit américain sur tous les grands marchés étrangers. C’est cette politique qui a été exposée dans une adresse de M. Frank Vanderlip, président de la National City Bank, au troisième Congrès national pour le commerce extérieur, tenu à New-Orléans au commencement de 1916.

« L’Amérique, dit-il, — et il parle ici de l’Amérique en général, qui, pour un bon Américain, veut dire les États-Unis, — a maintenant la chance la plus extraordinaire qu’ait eue jamais un pays de prendre rapidement sa place dans le commerce international. Cette chance se justifie par des raisons de la plus grande importance, tirées soit de nos propres ressources, soit des obstacles que la guerre a soulevés contre nos concurrens étrangers, ou enfin des nouveaux débouchés qui nous sont ouverts dans les conditions actuelles des marchés neutres. Nous ne devons pas être au-dessous de ce que l’on peut accomplir avec l’intelligente coordination de nos richesses naturelles, de notre travail et de l’initiative directe de nos hommes d’affaires. Ces facteurs, convenablement rapprochés, peuvent rendre un grand service au monde, et le monde a besoin de ce service. »

Lorsqu’il s’agit de passer de la conception à l’exécution, les banques américaines ne s’attardent pas dans de longs travaux préparatoires. Suivant la formule déjà citée, dès qu’elles voient leurs chances, elles saisissent aussitôt l’opportunité. Depuis la mise en application de la nouvelle loi qui permet aux banques nationales de créer des filiales à l’étranger, la National City Bank en compte déjà sept dans l’Amérique du Sud, dont voici