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d’abord en ce qu’il reconnaissait les droits et les intérêts spéciaux du Japon en Chine, puis en ce qu’il marquait la résolution des deux gouvernemens contractans de s’opposer à ce qu’aucune autre Puissance acquit des droits ou privilèges atteignant l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Chine. C’était la première fois que les États-Unis se prononçaient aussi distinctement à cet égard. Le gouvernement japonais, d’ailleurs, répudiait toute intention de porter lui-même atteinte à la souveraineté de la Chine et au principe de la porte ouverte. Ainsi étaient éliminées les difficultés ou obscurités qui avaient jusqu’alors gêné l’entente des deux gouvernemens et dont leurs adversaires profitaient pour susciter entre eux des défiances et des soupçons. Dans l’alliance qui désormais les unissait, de pareilles équivoques n’étaient plus possibles. Aussi bien leurs rapports mutuels avec la Chine, également entrée dans l’alliance, excluaient-ils tout dessein, toute pensée qui pût menacer la souveraineté, l’indépendance ou l’intégrité de leur commune alliée.

Dans les questions intéressant, d’autre part, la présente guerre, il semble bien, sans qu’aucune communication officielle ait été faite, que les États-Unis et le Japon aient dû examiner et régler les divers problèmes d’ordre militaire, naval, économique et financier qu’implique leur collaboration à la même œuvre. Certaines indications ont été données sur les arrangemens préparés concernant le tonnage maritime que le Japon pourrait mettre à la disposition des États-Unis, et la quantité d’acier que les États-Unis pourraient fournir au Japon pour la construction de bâtimens nouveaux, ainsi que pour la fabrication d’armes et de munitions. Des solutions ont dû être également envisagées en ce qui regarde la lutte contre la guerre sous-marine, les voies de communication avec les Alliés, et le programme économique, tel qu’il avait été adopté à la Conférence de Paris du mois de juin 1916.

Quant à la résolution du gouvernement japonais de poursuivre jusqu’au bout, de concert avec les États-Unis et les Alliés d’Europe, la lutte de libération et de justice, les discours prononcés durant sa mission par le vicomte Ishii et par le maréchal Teraoutsi comme par le vicomte Motono dans la dernière session du Parlement de Tokyo ne laissent aucun doute sur la fermeté et la persévérance avec laquelle elle sera exécutée. « Je suis heureux pour le Japon, comme pour les États-Unis, disait