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collines dominantes. L’ennemi mit en ligne deux divisions : la 21e, adroite (Nord), de Rancourt à Bouchavesnes ; la 25e, à gauche, de Bouchavesnes à la ferme du bois Labé. La 21e division avait deux régimens accolés, ayant chacun deux bataillons en première ligne, en place depuis le 16. Le troisième régiment était en réserve à 10 kilomètres en arrière, à Hurlu. La 25e division avait ses trois régimens accolés, mais sur un front plus étroit ; le 117e n’avait qu’un bataillon en ligne, qui avait pris place dans les tranchées de départ pendant la nuit du 18 au 19 ; le 116e avait deux bataillons en ligne, dont un arriva aux tranchées de départ dans la nuit du 19 au 20 ; le 115e ne prit pas part à l’attaque ; il resta sur la défensive, avec un bataillon en première ligne et deux en réserve.

L’assaut échoua. A la gauche française, dans le secteur de la ferme le Priez, l’ennemi se massait hors des vues, derrière une crête, dont la ferme, tenue par les Français, occupe le revers Sud. Quatre vagues d’assaut, lancées de là, se firent hacher et refluèrent derrière la crête d’où elles étaient parties. Au centre, sur Bouchavesnes, l’ennemi, qui attaquait depuis neuf heures du matin, put prendre pied, vers une heure de l’après-midi, dans les pans de murs, restes des maisons de la lisière Nord-Est. Il en fut rejeté à la baïonnette. L’ennemi ne fit point appel à ses bataillons disponibles. Il ne porta en avant qu’un bataillon du 37e régiment, faisant partie de la réserve du XVIIIe corps, et qui vint de Hurlu étayer la 21e division. Il est vraisemblable qu’il ne voulut pas engager ses dernières forces. Cette hypothèse semble confirmée par ce fait que, le 24, les bataillons qui avaient combattu le 20 n’étaient pas encore relevés.

Or, le lendemain 25, la ligne alliée s’ébranlait de nouveau sur une étendue comprenant toute la droite britannique, de Martinpuich au ravin de Combles, et la gauche française du ravin de Combles à la Somme, soit 18 kilomètres de front. L’objectif des troupes britanniques était d’enlever l’éperon au Nord de Fiers et les trois villages Gueudecourt, les Bœufs et Morval, formant une ligne de défense devant laquelle on était arrivé le 15 à distance d’assaut. A la fin de la journée, tous les objectifs étaient atteints, sauf à Gueudecourt, où l’on se trouvait en présence de la quatrième position de l’ennemi, et qui ne fut pris que le lendemain.