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retirée vers Potte, le couvrait d’obus quand il apparaissait sur ces crêtes. Quand il fut arrivé à la hauteur de Morchain à moins de deux kilomètres de Potte, elle se retira au Nord de Dreslincourt, et continua à tirer sur lui à 3 000 mètres, tandis qu’il attaquait Morchain et le village plus méridional de Mesnil-Saint-Nicaise. Le soir, elle recula de deux kilomètres environ vers le Nord-Ouest, à l’Est d’Omiécourt, et de là établit un barrage sur les issues de Morchain, où l’ennemi était entré.

Cependant une patrouille ayant trouvé le 25 l’ennemi à Dreslincourt, la position d’Omiécourt, à une demi-heure de marche des Allemands, devenait intenable. La batterie, laissant un détachement sur place pour couvrir le recul de l’infanterie, alla prendre position vers Chaulnes, et tira sur l’ennemi qui avançait dans cette direction. Le soir, le détachement rejoignit après avoir brûlé toutes ses munitions, et la batterie au complet se retira sur Lihons. Le 26, elle reçut l’ordre de reculer de six kilomètres environ sur Vrely, couvrant de ses feux le repli de l’infanterie qui prenait position à trois kilomètres dans l’Est à Méharicourt. Elle resta là le 27. Le 28, elle recule encore d’une lieue, jusqu’à la route Caix-le-Quesnel, tirant sur l’infanterie allemande qui avançait. Elle resta là jusqu’à ce que l’infanterie britannique en retraite fût arrivée à son niveau. Elle alla alors prendre position à deux kilomètres en arrière, dans les bois de Beaucourt, puis, vers le soir, plus loin vers la route Mézières-Moreuil. Elle tira de là toute la journée du 29, et le soir se replia sur la crête au Nord de Moreuil. Le 30 au matin, on la fit appuyer au Nord sur la Luce près de Domart. C’est là qu’elle fut engagée toute la journée. Le 31, on la reporta sur Hailles, d’où elle couvrit les bois de Moreuil. Enfin le 1er avril, après dix jours de combats ininterrompus, elle envoya ses pièces en réparation.

Les auto-mitrailleuses du corps canadien ne rendirent pas moins de services au Nord et au Sud de Péronne. Plus tard, quand l’ennemi poussa sa cavalerie au Sud de la Somme vers Villers-Bretonneux, les auto-mitrailleuses lui reprirent d’un coup dix kilomètres. A Longueval, le 24, ce fut l’état-major du corps des tanks qui envoya à la rescousse, avec des fusils mitrailleurs, tout son personnel disponible.

La journée du 25 marqua la fin de l’autonomie de la 5e armée. Déjà dans la nuit du 23 au 24, ses deux divisions de droite