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Alors Masset ; alors, elle s’était confiée à Delacroix ; ce temps, pour elle, est déjà loin…


« Chère Christine,

« Veuillez dire à votre céleste époux que je le prie de ne pas faire paraître le fragment de Lélia que je lui ai envoyé sans que je revoie les épreuves. Il fera quant au portrait ce qu’il voudra. Je ne sais pas pourquoi Calamatta n’a pas mis le nom de Delacroix au-dessous. Je ne sais pas pourquoi Delacroix trouverait mauvais que j’aie donné des séances à Calamatta. Je ne pouvais pas les lui refuser, et puis je déclare sur l’honneur que je les ai crues nécessaires pour tout portrait gravé. Calamatta me l’a dit et je ne me suis pas imaginée d’en douter. Buloz me mande que cela me brouille avec Lacroix (sic). Lacroix se brouillerait pour bien peu de chose s’il en était ainsi. En définitive je n’y peux rien[1]… »

C’est F. Buloz qui écrit à George Sand, le 20 juin[2] :

« Je vous envoie, mon cher George, l’épreuve de votre fragment[3]

« J’ai pu voir M. Louis Raynal, substitut du procureur général à Bourges, il parait qu’à Bourges on n’est pas trop bien disposé pour vous ; M. Dudevant parait avoir agi assez habilement auprès des juges. J’ai éclairé autant que j’ai pu M. Raynal sur votre procès, mais je crois qu’il serait bon que vous vissiez le procureur général.

« M. Raynal est un admirateur de vos livres, et je crois que si vous lui faisiez parler, ou si vous le voyiez, il pourrait vous être utile dans votre allaire. C’est un homme bon et obligeant. M. Raynal est un ami intime de Félix Bonnaire : l’un et l’autre seront dans le Berry la semaine prochaine. Je pense que Bonnaire ira vous voir ; il servirait naturellement d’intermédiaire.

« Tout à vous.

« BULOZ[4]. »


A la crainte exprimée par son directeur, concernant les

  1. Inédite.
  2. Cette lettre est adressée à Mme Dudevant, chez M. Dutheil, avocat à la Châtre (Indre).
  3. Lélia.
  4. Collection S. de Lovenjoul, inédite.