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A gauche, une nouvelle brigade, la 5e, droite du 2e corps était engagée, à l’Ouest du plateau de Chivy, dans la direction de Courtecon. Enfin, la 6e brigade, franchissant la rivière à Pont-Arcy, remontait le ravin qui, entre les deux plateaux d’Ostel et de Chivy, s’enfonce en coin vers Braye ; mais arrivés à mi-chemin entre la Bovette (sur le flanc du plateau d’Ostel), et le Tilleul (à l’extrémité Sud du plateau de Chivy), nos Alliés furent assaillis par un feu violent d’artillerie lourde et par lui arrêtés. Haig continua à bourrer, appelant à lui, de la rive gauche, la 4e brigade de la Garde ; elle parvint jusqu’à la crête d’Ostel, près de la Cour Soupir. Brusquement, l’ennemi, se jetant entre les deux corps anglais, tenta de les couper. Haig, très sérieusement pressé, se dégagea au cours de combats sanglants : voyant s’affaiblir les attaques ennemies, il ordonna une nouvelle avance et arriva à quelque cent mètres du Chemin des Dames au Nord-Est de Chivy. Il appuyait sa droite au 18e corps français (Maud’huy) qui, nous le verrons, avait enlevé le Chemin des Dames, mais sa gauche, qui s’était avancée jusqu’à Aizy, avait été refoulée à un mille au Nord de Vailly. Le reste de l’armée britannique, — 2e et 3e corps, — avait, en totalité, cependant, franchi l’Aisne, le 2e à Vailly et à Mezy, te 3e à Venezel et L’artillerie des deux corps s’installait au Sud de Montreuil et au Nord de Celles. Le 2e avait, par sa. 5e brigade, on l’a vu, soutenu la gauche du 1er corps sans pouvoir, comme lui, accéder à la crête des plateaux. Le 3e s’était avancer sur Cuivres, Bucy-le-Long et au Nord de Crouy, mais restait au pied des pentes.

La journée avait été fort dure. Les Anglais avaient perdu 5 000 hommes. Le Maréchal était instruit qu’en face de lui, non seulement le corps allemand arrivant de Maubeuge venait apporter à l’armée ennemie renfort et réconfort, mais « qu’une grande partie des pièces de siège évacuées de cette place » renforçaient la position ennemie. Le Maréchal pensait bien pousser vers le Nord le 1er corps dans la journée du 16 ; mais il craignait toujours d’être attaqué de flanc. « De plus, j’appris du général en chef français, ajoute-t-il, qu’il était en train de renforcer considérablement la 6e armée à ma gauche[1] dans l’intention d’amener toute la gauche des alliés à attaquer le flanc droit

  1. L’envoi à Maunoury du 13e Corps.