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de cette punition. Vous comprenez l’excellente plaisanterie de jeter un chat à sa tête. Quoi qu’il en soit, elle a été perdue pour Hobhouse, mais non pour ses amis, qui s’en sont peut-être mal trouvés. Les élections ont été plus tranquilles cette année qu’à aucune autre époque. On en fait honneur à la réforme ; au reste les Whigs et les Tories disent maintenant « la réforme » comme M. Purgon disait « Le Poumon. » Il faut excepter l’élection de Hetford à six milles de Londres, que malheureusement je n’ai pas vue. Les candidats s’étaient fait seconder chacun par une centaine de boxeurs et de bâtonnistes. Après le discours, on a commencée en venir aux mains, cinq ou six hommes sont rester sur la place. Il a fallu envoyer un escadron de life-guards pour mettre le holà. À ce propos, on m’a conlé que l’un des boxeurs, étranger au Comté, était en train d’assommer un électeur, quand Lord Ingestrie, qui le payait, lui cria : « Don’t you see you are knocking down the wrong uian ? » En effet, c’était un électeur de son parti.

« Les élections ont surpassé l’attente des Whigs les plus confiants. Les Tories sont battus presque sur tous les points, et les radicaux presque partout repoussés. À Londres, il n’y en a pas un seul. Il est vrai qu’ils sont d’une assez grande force, à peu près du calibre de M. Cabet. Par exemple, M. le colonel Jones dit qu’il faut établir une guillotine au bout de Portland Place, et une potence à l’extrémité de Regent Street, puis faire fonctionner la guillotine pour la moitié des aristocrates, et la potence pour l’autre moitié. Le même homme ne manque jamais de donner un diner à l’anniversaire de la mort de Charles Ier, où figure une tête de veau au naturel, et il dit d’un ton contrit à ses hôtes : « Je n’ai pu me procurer la tête du Roi, veuillez vous contenter de celle-ci. »

« Les radicaux sont d’ailleurs les mêmes partout : celui-ci bat sa femme et ses enfants, ne paye pas ses créanciers, et s’écrie qu’il n’y a pas de liberté, parce qu’on va le mettre en prison à la requête de son tailleur.

« Je n’ai pas pu voir encore Lord Palmerston, qui canevasse (sic) à Falmouth pour son élection. À son retour qui sera prochain, je lui remettrai la lettre que M. le duc Decazes m’avait donnée pour lui. J’ai rencontré dans le monde plusieurs membres de l’ancien parlement, ou des employés supérieurs du gouvernement. Tous se félicitent de la marche de nos affaires.