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Ainsi, la bataille qui s’engage à gauche, face à l’Ouest, selon la volonté formelle du grand Quartier Général, se trouve, en même temps, accrochée à droite, et c’est un juste objet de préoccupation pour le général Lanrezac. Pour parer à cet événement, il fortifie encore cette forme angulaire qu’il a donnée à son front de bataille et prend une mesure qui va la consolider singulièrement.


La bataille du 29. — l’offensive sur Saint-Quentin. — La bataille de Guise Saint-Quentin se divise donc, nettement, en deux parties, selon que l’on considère l’une ou l’autre face de la forme angulaire : la bataille à gauche, en direction de Saint-Quentin, la bataille à droite, face à Guise-Etréaupont. Le sommet de l’angle vise sensiblement Fontaine-Notre-Dame, c’est-à-dire les sources de la Somme à Fonsommes ; il s’agit, en fait, de franchir la crête et de rejeter l’armée de Bülow dans Saint-Quentin, et sur la Somme ; ne pas oublier que l’armée du général Maunoury attaque l’armée von Klück, ce même jour, plus bas sur la Somme, à Proyart.

La force d’attaque sur Saint-Quentin se composait des corps suivants, dont nous avons indiqué les emplacements : 1° à gauche, le 4e groupe des divisions de réserve sur l’Oise, entre Vendeuil-Séry-lès-Mézières ; 2° au centre, le 18e corps, sur les pentes du Marlois (Villers-le-Sec-Parpeville) ; 3° à droite, le 3° corps, en face de Guise (Courjumelles-Bcrlaignemont-le Hérie) ; ce corps est à la tête de l’angle et relie la bataille pour Saint-Quentin à la bataille pour Guise.

Le 18e corps (général de Mas-Latrie) prend la pointe ; il est appuyé, à droite, par le 3e corps (général Hache) et, à gauche, par le groupe des divisions de réserve (général Valabrègue).

Le 18e corps était à peu près intact, car il avait à peine donné à Charleroi, mais il était très fatigué en raison des difficultés de la marche en retraite et notamment, comme nous l’avons dit, par les à-coups de la journée du 28. Pour une mission aussi difficile, la composition de la masse d’attaque, de ce côté, était un peu faible : ajoutons que, dans les corps, on comptait encore, le 29 au matin, non seulement sur la présence, mais sur l’action d’une partie, au moins, de l’armée britannique, attaquant Saint-Quentin par le Sud.

Le 18e corps avait reçu l’ordre d’attaquer dès l’aube de la