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actif qui, de Guise même, monte à l’assaut de Bertaignemont-Colonfay.

Deux des divisions du 18e corps ont atteint Homblières et Marcy sur la route de Guise et, de là, attendent le 3e corps ; à gauche, le 18e corps s’est allongé vers Urvillers pour donner la main au groupe des divisions de réserve.

Dans ces conditions, il était bien difficile au général de Mas-Latrie de répondre à l’appel des divisions de réserve arrêtées devant Urvillers. Cependant, il peut encore porter de ce côté une partie de son artillerie divisionnaire. (Ce sont ces va-et-vient de l’offensive que le lieutenant Arthur Kutscher observait de l’autre camp.)

En somme, l’offensive du 18e corps en direction de Saint-Quentin se trouve réduite à une division, la 36e ; celle-ci est en flèche, mal protégée à droite et à gauche. Et c’est le moment où commencent à déboucher sur le champ de bataille, du côté des Allemands, les renforts appelés par von Bülow. Le corps de cavalerie de Richthofen, le Xe corps de réserve, prêtent main-forte à la contre-attaque sur Itancourt-Urvillers et permettent ainsi au VIIe corps actif de s’élargir sur la route de Cuise, vers Homblières et au-delà.

Cependant, l’offensive des divisions de réserve n’a pas dit son dernier mot : la 53e division de réserve (général Perruchon) n’a pas encore donné. Sur l’ordre du général Valabrègue, elle s’ébranle et s’avance, à son tour, pour prêter main-forte à la division Legros.

Vers une heure, le général Legros a fait demander au général Perruchon de le soutenir sur sa gauche et surtout de lui envoyer de l’artillerie. Le général Perruchon allonge le trot de « es batteries qui suivent les passages sinueux de la vallée et passent les petits ponts de l’Oise et du canal en doublant l’infanterie.

L’Oise est franchie. Le bataillon de tête s’élève rapidement sur les pentes du plateau ; la 105e brigade a ordre d’attaquer droit sur Benay-Hinacourt, tandis que les quatre groupes du colonel Massenet avancent, sont mis rapidement en position et font feu de toutes leurs pièces en tirant vers l’Ouest, du haut de la cote 115, à 1 500 mètres, au Nord de Cerizy. (Ce sont ces rafales qui rendent la vie si dure aux Allemands derrière les trois meules à la sortie d’Itancourt.) « Ça marche bien, dit un