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dans ma chambre, et la donne Mariette, si dévouée et si zélée, ne s’aperçoit de rien.


Je note comme faits essentiels dans la fin de l’année 1871 une visite du baron de Vieil-Castel, candidat à l’Académie, un vieillard de bonne compagnie, qui m’a fait l’éloge de son concurrent, et une conversation avec Gambetta dans un dîner chez Lecanu.


Le dîner a été intime et cordial, Gambetta revenait de Versailles, où a été discutée la rentrée des d’Orléans à la Chambre. Il croit à mon élection, dont je doute, que je subirais comme un devoir et que je ne désire pas. Il m’a chaudement parlé de ce que j’ai fait à Bruxelles et m’a dit : Vous avez arrêté net le gouvernement réactionnaire belge, et vous avez eu raison de dire : fis m’ont expulsé, mais ils m’ont obéi. — Nous avons causé de la gauche qu’il croit impossible à rallier, de Louise Michel qui, à part quelques mots de trop, a été admirable, de l’amnistie, de l’Institut. Nous sommes rentrés chez nous à onze heures.


L’élection dont Gambetta avait parlé à Victor Hugo était Sélection législative du 7 janvier 1872 dans le département de la Seine. Victor Hugo avait été pressenti, mais il n’avait pas mis un grand empressement à accepter la candidature. Les démarches se firent plus pressantes. Il fallait répondre aux comités.


27 décembre. — Sont venus un délégué du Cercle des Travailleurs et un délégué du Comité de la rue Bréa. Je suis content de moi. J’ai déclaré que j’entendais substituer au mandat impératif le mandat contractuel, c’est-à-dire le contrat synallagmatique entre le mandant et le mandataire. Cela compromet mon élection, mais maintient la dignité de ma conscience. C’est bien.

28. — D’Alton Shée, Pelleport, M. Constant Laurent. Ils viennent, m’annoncer qu’une délégation de la réunion de la rue d’Assas viendra aujourd’hui me prier d’g assister ce soir. La députation se présente… (Quatre personnes.) Presque en même temps arrive une députation du comité de la rue Bréa. Je les reçois ensemble. Invitation m’est faite d’aller ce soir à la réunion publique de la rue d’Assas, et quasi-sommation d’accepter le mandat impératif. Je déclare que je ne suis pas candidat, que je suis à la disposition du peuple de Paris, mais que je ne sollicite