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LE DRAME.

Ne dit-on pas Paname et circenses ?

L’IDYLLE.

Quoi, c’est vous, le Drame qui proférez de tels à-peu-près ? Je vous eusse cru plus sérieux.

LE DRAME.

C’est l’armistice… tout est permis… vous en entendrez bien d’autres.

L’IDYLLE.

Ah ! si vous donnez l’exemple !… Mais vous avez interrompu la Poésie lyrique.

LA POÉSIE LYRIQUE.

J’avais fini j’avais fini… Maintenant nous n’avons plus qu’à attendre Mme Foule.

LA CANTATE.

En haut de ce perron, nous sommes admirablement placées. Tout Paris va descendre aux boulevards, et la place de l’Opéra est un lieu psychologique.

L’IDYLLE.

Pourvu qu’il fasse beau !

LE DRAME.

Il fera… le Ciel est avec nous.

LA POÉSIE LYRIQUE à LA MUSIQUE.

Ma chère sœur, le Ciel exauce votre vœu délicat. Le soleil brille, mais son éclat n’est pas insolent ; en ce jour de novembre, il répand une chaleur très douce et ses rayons nous arrivent à travers une brume légère qui enveloppe et pénètre toutes choses, met dans les lointains ces tons bleus et gris de fin si chers au tendre Racine, et jette sur les couleurs trop vives des drapeaux comme un voile mélancolique.


Deux heures ; déjà la place de l’Opéra es ! noire de monde. Les