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en Serbie, comme naguère au Japon, en Chine, mais aussi dans la chaotique Russie des Soviets. Tant il est vrai qu’il est des forces qu’on ne déchaîne pas seulement par circulaire ministérielle et qu’il est des problèmes qui, bon gré mal gré, s’imposent aux diplomates. Mais n’anticipons pas et indiquons d’abord, et avant de les commenter les décisions et vœux du premier Congrès international pour la réforme du calendrier.

Voici ces vœux :

« Le Congrès international pour la réforme du calendrier réuni à Liège les 27, 28, 29 mai 1914, considérant la multiplicité des calendriers actuellement en usage et les nécessités de la vie moderne, émet le vœu qu’un calendrier nouveau universel soit adopté par les pouvoirs civils et les autorités religieuses.

« Le Congrès émet le vœu que le nouveau calendrier soit perpétuel, assurant une concordance invariable entre les jours et les dates de l’année.

« Le Congrès, après avoir pris connaissance des avis et des documents qui lui ont été communiqués, constate qu’il n’y a pas d’obstacle absolu au point de vue religieux à la mise hors date d’un jour, les années ordinaires, et de 2 jours, les années bissextiles.

« Le Congrès émet le vœu que l’année soit composée de 364 jours datés (formant 52 semaines entières, plus 1 jour complémentaire les années communes et 2 jours complémentaires les années bissextiles). « Le Congrès émet le vœu que la division de l’année en 12 mois soit conservée.

« Le Congrès émet le vœu que la fête de Pâques soit fixée à l’un des premiers dimanches d’avril. »

Enfin le Congrès avait décidé d’insister auprès du Conseil fédéral suisse, en lui soumettant les résolutions ci-dessus, afin qu’une prompte suite soit donnée à son intention de convoquer une conférence diplomatique pour l’étude de la question même au cas où toutes les Puissances ne pourraient s’y faire représenter. Cette réforme chronologique dont le gouvernement suisse avait alors songé à prendre l’initiative et que la guerre a fait tomber en quenouille, nous verrons comment le Congrès de la paix peut et doit s’en emparer, si parmi tous ses vastes projets de réformes, il veut qu’il en subsiste un qui soit vraiment utile, facile à réaliser, et nécessairement durable.

charles Nordmann.