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de 1870-1871. La guerre des Balkans a encore confirmé l’expérience des campagnes précédentes. Mais la dernière guerre, en raison même de son étendue, devait porter à son maximum le rendement militaire des chemins de fer, chez nos adversaires comme dans les armées alliées.

La parole du général Lamarque : « . Il est possible que la vapeur amène un jour une révolution aussi complète que l’invention de la poudre à canon » s’est trouvée amplement justifiée. L’influence des chemins de fer sur les opérations elles-mêmes s’est développée dans une proportion inattendue et pendant toutes les phases de cette longue guerre. Il ne suffit pas, en effet, de disposer d’effectifs nombreux ; il faut encore pouvoir les amener, à temps, au point voulu. C’est le jeu incessant des réserves, réalisé dans le temps et dans l’espace, c’est l’action directrice et régulatrice du commandement s’exerçant durant tout le cours de la bataille ou des batailles. C’est la manœuvre, dans son cerveau et dans sa main.

Les chemins de fer sont devenus un service de première importance, dont le concours est indispensable à partir du jour où la mobilisation a été décidée. Leur emploi s’étend jusqu’aux abords mêmes du champ de bataille et il se manifeste dans toute l’étendue du vaste domaine de la stratégie et de la tactique.

Les transports de couverture, de mobilisation et de concentration sont longuement préparés, dès le temps de paix, par les soins du quatrième bureau de l’état-major de l’armée et des différents réseaux. Ils exigent un effort considérable, un soin minutieux et une mise au point constante ; car c’est d’eux que dépendent en grande partie les résultats des premières rencontres.

Après la concentration des armées, commence le travail intensif du service des chemins de fer dans la zone des armées et à l’arrière, afin d’assurer la mise en œuvre des conceptions de manœuvre du Haut Commandement et la satisfaction des besoins multiples des armées en campagne : vivres, munitions, matériel de toute nature, évacuation des malades, des blessés, des prisonniers, transport des permissionnaires, des isolés, du courrier quotidien, etc.