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à former de nombreux trains de troupes et de matériel. Tous ces trains furent amenés aux points de débarquement indiqués, dans le voisinage et souvent même sous le canon de l’ennemi ; cette tâche écrasante et dangereuse fut menée à bien et s’accomplit dans le plus grand ordre. Les à-coups et les encombrements lurent évités, aussi bien dans les gares que sur les voies de circulation, cependant déjà surchargées par les transports normaux.

La situation, au point de vue des voies ferrées utilisables, fut au début assez critique. La ligne de Verdun à Sainte-Menehould était directement menacée ; l’occupation de Saint-Mihiel par les Allemands interceptait les communications de Verdun avec Lérouville. Il ne restait que la petite ligne à voie étroite de la Meuse qui continua à fonctionner, à plein, entre Révigny et Souilly. Des convois puissants de tracteurs automobiles furent rapidement organisés et les routes soigneusement entretenues devinrent, par ce moyen, des lignes de communication à la fois sûres et rapides. Les renforts continuèrent d’affluer à Verdun et, avec le temps, les admirables troupes de la défense de la place purent reprendre l’offensive, au moment même où les troupes Franco-britanniques entamaient leur action offensive sur la Somme.


OFFENSIVE FRANCO-BRITANNIQUE DE LA SOMME

L’offensive de la Somme débuta le 1er juillet 1916. Elle fut longuement préparée. Les chemins de fer contribuèrent largement à cette préparation, comme aux opérations elles-mêmes. Les réseaux de l’intérieur apportèrent constamment au réseau militaire de l’avant le personnel, le matériel, les munitions et les approvisionnements nécessaires. Au fur et à mesure de l’avance des Alliés, les lignes se complétèrent, suivant pas à pas les progrès des troupes. Il en fut ainsi jusqu’au milieu de février 1917. Nos adversaires constamment battus sur la Somme, où nous avions pris Bouchavesnes et Sailly-Saillisel et à Verdun où les forts de Douaumont et de Vaux étaient en notre pouvoir, ainsi que la ligne de Louvemont à Bezonvaux, se décidèrent à abandonner le saillant de Noyon et à se reporter entre Arras et Vailly-sur-Aisne.

En se retirant, l’ennemi détruisit tout : les routes, les ponts,