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enlever du mérite de nos poilus, ni revendiquer quoi que ce soit pour les chemins de fer, je puis dire que si les opérations que nous apprenons, avec tant d’émotion et de joie, par les communiqués, sont conduites si brillamment et si heureusement, les efforts considérables des chemins de fer n’y sont pas étrangers. »

C’est la vérité.

En effet, toutes les difficultés pratiques auxquelles faisait allusion M. Claveille survenaient au moment où, pour enrayer à tout prix l’avance de l’ennemi, le Haut Commandement réclamait des transports de troupes continuels, nécessités par la nature et l’importance des opérations. Ces deux tâches ont été vaillamment remplies par le service des chemins de fer. Rien ne démontre mieux la valeur des lignes de communication par voies ferrées et la nécessité de les couvrir à grande distance. L’offensive commencée le 18 juillet par le maréchal Foch nous a rendu, ainsi qu’aux chemins de fer, la liberté de manœuvre qui nous avait été momentanément enlevée et elle nous a menés au triomphe définitif, en quelques mois.


OFFENSIVES DU MARÉCHAL FOCH, DU 18 JUILLET AU 11 NOVEMBRE 1918

Pendant cinq mois, de février à juillet 1918, les troupes alliées opérant entre la mer et Verdun avaient eu à subir les plus durs assauts des Allemands, supérieurs en nombre, en Picardie, en Artois, sur la Lys, en Flandre, sur l’Oise et l’Aisne et enfin en Champagne. Nos ennemis avaient même pénétré jusqu’à la Marne qui, pour la seconde fois, devait leur être funeste. Dès qu’il eut le commandement supérieur des forces interalliées, le maréchal Foch, pendant que, de toutes parts, il arrêtait les progrès de l’ennemi, était préoccupé de regrouper ses forces, de reconstituer des réserves et de renforcer successivement toutes les parties du front, de manière à leur donner la force offensive nécessaire pour lui permettre de reprendre l’initiative des opérations et l’ascendant moral et d’imposer jusqu’au bout sa volonté à son adversaire.

Il eut ainsi à procéder, au cours même des événements et en présence de l’ennemi, à de nouvelles concentrations en arrière du front sur lequel ses troupes étaient engagées. Au lieu de rompre le combat, comme Hindenburg l’avait fait