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et produits divers, a également exigé un effort qui est allé toujours en progressant. Sur un réseau du Centre, on comptait, en 1915, 282 962 titulaires de cartes hebdomadaires d’ouvriers et 559 796, c’est-à-dire près du double, en 1916.

Le Nord, en 1915, employait au ravitaillement en munitions et en vivres 60 000 trains complets, et 18 000 trains de matériel vide de retour. Le Midi transportait 617 000 tonnes de ravitaillement et 584 000 tonnes de marchandises. En 1916, il fournissait 1 461 000 tonnes de ravitaillement et 2 634 000 tonnes de marchandises.

Le P.-O. transportait déjà, en 1915, 11 000 canons ou voitures d’artillerie et plus de 385 000 wagons complets, dont le contenu n’était pas spécifié. Les années suivantes, ses apports augmentaient dans une proportion analogue à celle des autres Compagnies.

Au point de vue du ravitaillement en vivres, les six armées qui, au début, opéraient de Maubeuge à Belfort et la 7e armée, celle du camp retranché de Paris, avaient, chacune, leur centre propre de ravitaillement, alimenté par 6 trains quotidiens, — soit un total de 42 trains pour les sept armées, sans compter ceux que réclamait l’armée anglaise. Paris comptait à ce moment près de quatre millions d’habitants, troupes comprises. Le réseau d’Orléans, à lui seul, amenait dans la capitale, du 20 août au 30 septembre, 117 000 tonnes de denrées, 66 000 tonnes de fourrages, 107 000 bœufs, 211 000 moutons et porcs, à verser aux approvisionnements de siège.

Les cinq stations-magasins du réseau de l’Etat ont, dans l’espace de huit mois, du 2 août 1914 au 1er mai 1915, expédié aux armées 163 000 wagons. La reconstitution des approvisionnements de ces stations-magasins, pendant le même temps, a demandé 100 000 wagons, soit une moyenne de six trains par jour et par station-magasin.

Au ravitaillement en vivres s’ajoutait bientôt le ravitaillement en vêtements, chaussures, équipement et harnachement. Les lettres atteignaient le chiffre de trois millions par jour. Les colis postaux, les journaux et les périodiques ont réclamé, depuis 1915, l’emploi journalier de 200 wagons.

Tous ces transports sont venus les uns après les autres ou simultanément s’ajouter à ceux qui avaient pour but d’assurer les mouvements continus de renforts, le ravitaillement de