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dont les termes avaient été arrêtés entre eux sur le caractère et les limites du concours allié qui devait seconder en Sibérie l’action déjà entamée et susciter de proche en proche le réveil de résistance et le relèvement de la Russie elle-même. Les deux gouvernements, dans ces déclarations, avaient surtout pour objet de manifester, en même temps que leur accord, leur ferme propos de ne rien entreprendre contre la souveraineté de la Russie, de ne pas intervenir dans le règlement de ses affaires intérieures, mais, au contraire, de lui fournir l’occasion et le moyen de rétablir son-autorité et son contrôle sur l’administration de son propre territoire et la direction de ses destinées. « Les États-Unis et le Japon, était-il dit dans la note de la Socrétairerie d’Etat de Washington, sont les deux seules Puissances qui soient aujourd’hui en position d’agir en Sibérie pour accomplir la tâche ici tracée. » — « Le gouvernement japonais, était-il dit d’autre part dans la note du cabinet de Tokyo, empressé d’accéder aux désirs des États-Unis, et d’agir en harmonie avec les Alliés, a décidé de procéder dès maintenant à l’expédition des forces suffisantes. En adoptant cette décision, le gouvernement impérial demeure inébranlable dans son constant désir de cultiver des relations de durable amitié avec la Russie et le peuple russe, comme dans sa ferme résolution de respecter l’intégrité territoriale de la Russie et de s’abstenir de toute immixtion dans ses affaires intérieures. Dès que les objets que les Alliés se proposent seront atteints, toutes les troupes japonaises seront immédiatement retirées du territoire russe, la souveraineté de la Russie demeurant intacte dans toutes les phases politiques ou militaires de l’expédition. »

L’accord s’était fait non seulement entre les États-Unis et le Japon, mais entre les divers partis du Japon, y compris la grande majorité de la presse. Les mesures militaires, déjà conçues et préparées dès le printemps et dès la signature des conventions spéciales avec la Chine, purent être exécutées sans retard. Les troupes, soit de Mandchourie, soit de Corée, soit de la division de Kokura, dans l’île de Kiu shu, étaient toutes à proximité et prêtes. Deux bâtiments de guerre japonais avec des équipages de débarquement étaient depuis quelques mois déjà dans de port de Vladivostok. Des contingents français, anglais, américains, allaient à bref délai se joindre aux forces japonaises et prêter prompte assistance aux Tchéco-Slovaques et