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ministre des Communications, M. Nakahashi, ministre de l’Education, M. Yamamoto, ministre de l’Agriculture et du Commerce, étaient membres du Seiyukai et la plupart d’entre eux avaient appartenu aux précédents cabinets du marquis Saionji. Le vicomte Uchida, nommé ministre des Affaires étrangères, avait déjà occupé ce portefeuille dans le second cabinet Saionji, il était entièrement dévoué au parti libéral. Sa carrière professionnelle de diplomate avait été particulièrement brillante-Ministre à Pékin, ambassadeur à Vienne, à Washington, à Petrograd, il avait partout réussi avec éclat. Durant sa dernière mission en Russie, il avait su, sans rompre avec les Bolcheviks, ne rien répudier ni compromettre des liens existant depuis 1907 entre l’ancien empire des Tsars et le Japon. Il était, d’autre part, plus versé qu’aucun autre fonctionnaire japonais dans la connaissance des affaires de Chine et des États-Unis. Nul n’était mieux fait que lui pour adoucir et atténuer la grande perte qu’avait été pour le Japon et les Alliés la mort du vicomte Motono.

M. Hara, pour inaugurer son entrée en fonctions et pour souligner le caractère nouveau du ministère qu’il allait présider, crut devoir accomplir une sorte de cérémonie rituelle, sur le modèle de celles par lesquelles la cour impériale de Tokyo faisait notifier aux divins ancêtres, au temple d’Ise, les événements importants de la vie nationale. Il se rendit avec les membres du cabinet et les chefs du parti Seiyukai sur la tombe du prince Ito, à Omori, pour annoncer solennellement au fondateur du parti qu’un ministère entièrement homogène et parlementaire venait de prendre le pouvoir. — Il saisit ensuite les premières occasions que lui offraient la réunion des membres de la presse japonaise et étrangère et la session de la Chambre de Commerce de Tokyo pour confirmer que le cabinet Seiyukai appliquerait au pouvoir le programme et les principes qu’il avait toujours soutenus sur la consolidation de la défense nationale, sur la réforme de l’Instruction publique, sur le développement des industries, sur l’amélioration du régime des chemins de fer et des ports.

Le vicomte Uchida, de son côté, fit une déclaration catégorique sur la ferme résolution du Japon de poursuivre loyalement avec ses Alliés la politique de guerre et d’après-guerre. Il affirma l’entière harmonie et communauté de cette politique