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malades contaminés dans des hôpitaux spéciaux, et à ne boire que les eaux stérilisées fournies par l’armée anglaise. Bientôt la typhoïde disparut du pays. C’est dans cette voie de liberté et de persuasion, et non par la coercition, que le Bureau d’hygiène mondiale devra s’efforcer d’agir.

Successivement chacune des délégations a apporté son adhésion solennelle à l’organisme projeté que le docteur Roux a défini heureusement « un organe d’information, de coordination et de stimulation internationale en matière d’hygiène. » Quand cette institution prendra-t-elle corps et sous quelle forme exactement ? C’est le problème de demain, mais les discussions de Cannes ont fourni d’avance à ce problème tous les éléments d’une solution bienfaisante.

Pendant que s’achevaient ces échanges d’idées riches d’avenir, et chargées pour l’humanité de « potentiel » heureux, — si j’ose employer cette expression de physicien, — des sections spéciales consacrées à la tuberculose, à la malaria, aux maladies vénériennes, à la puériculture, etc. délibéraient dans un secret qui ne manquait pas d’une certaine allure diplomatique, sur les meilleures méthodes techniques à proposer au Congrès de Genève pour agir efficacement dans ces divers domaines. À l’heure où j’écris ces lignes, les discussions, les desiderata et les programmes de ces sections ne sont point encore complètement élaborés et sortis de la pénombre où se font les enfantements laborieux. J’en reparlerai.


Charles Nordmann.