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REVUE SCIENTIFIQUE

LES PROGRÈS DE LA T.S.F. ET LA GUERRE

La censure officielle et aussi cette censure que tout bon Français considérait comme un devoir d’exercer sur ses paroles et ses écrits, tant qu’on se battait, ont laissé longtemps dans l’ombre la plus grande partie des « coulisses » de la guerre. Ces puissants acteurs qu’étaient les combattants ayant pour l’instant quitté la scène, voici que de toutes parts les curiosités se précipitent, armées de lanternes qui ne sont pas toutes sourdes, afin de scruter et de découvrir les coulisses que dissimulait la bataille derrière ses décors grandioses.

Maintenant que les gueules des canons cachent, de nouveau avec une politesse pacifique, leur bâillement terrible derrière le cuir fauve des couvre-bouches, voici que mille gens se découvrent soudain une âme impétueuse de stratégiste et même de stratège. Et les révélations se succèdent, s’accumulent, se heurtent, pas toujours désintéressées, mais toujours passionnées, sur les petits détails, faits et gestes qui accompagnèrent et déterminèrent peut-être naguère les directions données aux grandes houles de la bataille.

A côté de ces petits « dessous » psychologiques, politiques et stratégiques de l’action, restés longtemps mystérieux et qui pour être sainement jugés exigent peut-être l’œil hypermétrope de l’histoire, il en est de non moins passionnants à d’autres égards, et sur lesquels une prudence justifiée, — mais qui eût gagné parfois à être plus avertie, — a jeté longtemps le voile du mystère, ce voile que les poètes nous décrivent comme très sombre, mais qui typographiquement est d’une blancheur immaculée.

Je veux parler de ces applications, — naguère insoupçonnées, —