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lui [le maire] ; deux témoins (M. Nacquart fils et un autre) viendront de Paris, seront sûrs et n’appartiendront pas au pays et deux seront, du pays et on en répond. Tu resteras à Sarrebrück, et moi je me serai domicilié ostensiblement près de Metz. Au jour dit, tu partiras de Sarrebrück et tu viendras où je serai. Puis, la cérémonie faite, tu repartiras pour Sarrebrück et nous irons demander la bénédiction nuptiale ou à l’évêque de Metz, ou au curé de Passy, car on ne répond pas du silence du curé de l’endroit ; on ne me répond que de l’entière discrétion du civil. Quand les registres arriveront à Metz ils tomberont entre les mains de mon procureur du Roi.

Maintenant, il y aurait beaucoup plus de sécurité à nous marier au commencement de janvier, car nous gagnerions une année pour le dépôt des registres.

Enfin, sois tranquille, nous serions mariés en France, et, pour plus de sûreté, nous ferons nôtre contrat à Paris. Il est impossible à Metz à cause de l’enregistrement ; nous sommes sauvés !

Mais, si tu savais quelles difficultés ont été surmontées, et quels braves gens j’ai rencontrés ! Germeau est tout cœur, et [de plus], tout dévoué. Le procureur du Roi est parent de M. Nacquart, chez qui je t’ai connu. Ce sera concentré dans trois ou quatre personnes. M. Nacquart et l’accoucheur seront nos confidents forcés ; autant les mettre immédiatement dans le secret, pour avoir deux témoins. Ainsi, tout va bien. D’ailleurs, les irrégularités seront peu de chose, et l’acte de mariage sera excellent. J’ai été séduisant, val L’on ne te demandera que ton extrait de naissance, et l’acte de décès de M. de H[anski]. Ainsi tout est prévu, tout va bien.

Tu comprends que je t’ai présentée comme étant mariée, mais par un mariage nul, fait par un prêtre complaisant, et c’est à cause de cela que mes deux amis de Metz trouvent le mariage religieux inutile, car il faut sauver ta réputation, et j’ai pris tous les torts de mon côté à cause de la grossesse, et j’ai dit à M. D[elacroix], [le procureur du Roi], que je mourrais de chagrin de voir mon fils reconnu dans un acte de mariage, et que [quant à toi] cela te tuerait. Ça a été l’argument décisif qui l[ui] a fait épouser comme sa propre affaire, celle de notre mariage. Ah ! louloup, quand ils m’ont eu promis leur concours et répondu du succès, j’ai respiré, car j’avais le sang enflammé et des montagnes sur les épaules, depuis