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La Société Mutuelle des Éditeurs Français, qui, en des mois de transports particulièrement difficiles et coûteux, s’est donné comme tâche d’organiser les transports de livres chez les libraires, chez les particuliers, aux bureaux d’expédition des chemins de fer, aux gares.

Un Comptoir du Livre, organisé au Cercle de la Librairie par le Syndicat des Editeurs, a pour objet de faciliter les achats de toutes les matières nécessaires à la fabrication des livres. Un Bulletin du Livre est, depuis quelque temps, par les soins des mêmes éditeurs, publié tous les mois pour annoncer dans les grands journaux, toujours à la même place, l’apparition des livres nouveaux.

Enfin, la Maison du Livre, ayant un grand bureau de poste tout à côté d’elle, et, dans son immeuble même, un bureau de Compagnies de chemins de fer, pour que les expéditions soient rapides et faciles, groupera les commandes, les livraisons des éditeurs, assurera par des moyens pratiques les envois immédiats aux libraires, sera toujours prête à les renseigner et recevra leurs versements pour les répartir entre les diverses maisons d’édition, etc.. D’où sérieuses économies de temps, de peine, de formalités, d’argent.

Tout récemment, nous assistions à une conférence faite par quelques-uns de ces jeunes éditeurs au Cercle de la Librairie, sous la présidence de M. P. Gillon. Nous y avons entendu MM. Georges Valois, J. B. Belin, Henri Mainguet. De leurs paroles se dégage cette idée fort juste que, à l’heure actuelle, en raison des hauts prix du travail et des matériaux, on ne peut produire fructueusement qu’à la condition d’accroître le rendement et la vente. C’est dans cet esprit que M. Henri Mainguet a fait apparaître la nécessité pour les éditeurs de se spécialiser, afin d’éviter les chevauchements, les déchets, le débit médiocre d’ouvrages également offerts ailleurs, les frais inutiles. C’est avec raison aussi qu’il a montré l’avantage de pratiquer la « standardisation, » c’est-à-dire d’unifier le plus possible les formats pour mieux permettre le travail en série. C’est, pour une part, ce système qui rend possible la fabrication et le succès des éditions étrangères de livres français, à bas prix, du type Nelson et Gallia.

Il faut que les éditeurs s’ingénient à trouver des formules de publications et de collections moins dispendieuses. Selon