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général Broussiloff attaque le 4 juin du Pripet à la frontière roumaine sur un front de 350 kilomètres ; à la fin de juin, il atteint le Stockod en Volhynie et les Carpathes au Sud de la Galicie, et s’est avancé à plus de 100 kilomètres de sa base de départ, ayant capturé plus de 200 000 prisonniers. L’offensive austro-allemande en Italie est arrêtée, 4 divisions allemandes sont appelées du front de France au commencement de juin, 4 autres à la fin du mois. Coupée d’arrêts forcés par la nécessité de rétablir les voies ferrées et d’organiser son ravitaillement, l’offensive de Broussiloff ne s’arrête qu’en septembre, ayant capturé 420 000 prisonniers, 2500 mitrailleuses et lance-bombes et 600 canons.

Dans le Trentin, le commandement autrichien se voit forcé à battre en retraite à la fin de juin pour raccourcir son front, ne disposant plus des forces nécessaires à sa défense contre l’attitude agressive qu’a prise son ennemi. La pression des Italiens s’exerce sur les nouvelles positions, puis en août et septembre ils attaquent sur l’Isonzo. Gorizia tombe entre leurs mains et ils prennent pied sur le plateau du Carso.

Cependant l’offensive de la Somme se préparait à partir à la date prévue le 6 décembre 1915 ; la sentant venir, le haut commandement allemand déclenche contre Verdun la plus forte attaque qu’il ait jamais montée. Elle obtient des succès notables, mais les contre-attaques françaises commencent enfin à regagner du terrain. L’offensive anglo-française se déclenche le 1er  juillet, les Allemands ripostent sur Verdun le 11 par une attaque contre Souville presque aussi importante que celle du 23 juin. Le gain de terrain qu’elle obtient est très faible, et il est perdu les jours suivants, malgré l’arrivée de troupes fraîches le 21 juillet. Dès ce moment, l’attaque a changé de sens et les Français en ont pris l’initiative. Ils reprennent la crête de Fleury et les abords de Thiaumont au commencement d’août, le village de Fleury le 17 août.

Mais la bataille de la Somme se fait de plus en plus rude et nécessite des renforts continuels. L’attaque progresse méthodiquement, sans que les Allemands puissent l’arrêter par les contre-attaques où pourtant ils s’acharnent. À Verdun, ils renoncent à attaquer entre la Meuse et Souville, mais essayent encore, k la fin d’août et dans les premiers jours de septembre, de tourner Souville en partant de Vaux ; ils échouent de nou-