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Les accents de la joie et de la certitude
Elèvent leurs concerts comme des monuments,
Joyeux et solennels, calmes et véhéments,
Et vêtus des rayons de la béatitude.


IX


Je ne puis voir que toi ; la rose est toi, la plume
Qui descend en tournant sur le ciel bleu, c’est toi ;
Et c’est toi le rayon que le couchant allume
Comme un sceptre posé sur le manteau du roi.

C’est toi qui, blonde et nue, au bain frais de l’aurore,
Rit sous les réseaux clairs d’un jeu de diamants ;
C’est toi l’âme secrète et la source sonore
Qui donne aux violons les larmes et les chants.

Je ne puis voir que toi, ma clarté, ma ténèbre !
Toi, forme, toi, couleur, harmonie et beauté.
Le passé t’appartient, et ton pouvoir célèbre
Hélène, Dalilah, Eve, Isis, Astarté !

Je ne puis voir que toi ! Tu sièges dans la pierre,
Dans le rubis de sang, dans le marbre de miel ;
Et la nuit fait régner au-dessus de la terre
Ton nom partout écrit dans les signes du ciel !


JEAN-LOUIS VAUDOYER.