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gées, dont 25 plusieurs fois ; les armées britanniques avaient perdu 1 000 canons, 4 000 mitrailleuses et un matériel énorme ; elles devaient donc se reconstituer entièrement, et Ludendorff allait leur en laisser le temps : il aurait dû acquérir, en trois années, assez de connaissance de l’Angleterre pour savoir que tous les ressorts de sa volonté allaient dent se tendre à l’extrême, que les hommes afflueraient, avec tout le matériel nécessaire, et au delà. Quant aux armées françaises, elles entraient sans hésiter

Carte pour l'offensive du 9 juin 1918



dans la bataille et viendraient se faire user devant Amiens pour garder le contact avec les Britanniques, ou devant Cassel pour empêcher les Allemands d’arriver à la Manche, avec la même constance que sur toute autre partie du front français. Le mois que Ludendorff jugeait nécessaire à la préparation de sa nouvelle attaque, il aurait pu l’employer à rétablir ses communications dans la zone dévastée et reprendre ses premiers objectifs avant que ses ennemis eussent eu le temps de s’établir solidement sur les positions où il venait de les rejeter.

Sur 50 kilomètres de front, la Ire armée von Böhme et la VIIe von Below attaquèrent le 27 mai, — avec 25 divisions en première ligne, que renforcèrent 17 autres divisions dans les trois