Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 57.djvu/520

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
518
revue des deux mondes.

En même temps, la 10e armée, dépassant l’Aisne, enlevait le Chemin des Dames, que le corps italien du général Albricci a franchi d’un bel élan. Le 12, l’Ailette est traversée. L’ennemi est surpris au milieu des préparatifs d’une retraite qu’il avait prévue pour le lendemain. Il est bousculé sans répit sur tout le front de la 10e armée, avant d’avoir pu terminer les destructions qu’il avait préparées. Le massif de Saint-Gobain est repris, Laon est enfin délivré. La 10e armée a progressé de 18 kilomètres en 36 heures.


Avant même que ces résultats aient été obtenus, le maréchal Foch en a escompté les conséquences et, dès le 10 octobre, une nouvelle directive prescrit une nouvelle offensive générale : 1° Le groupe d’armées des Flandres s’avancera droit devant lui vers la Belgique ; 2° l’armée britannique, débouchant sur le front Solesmes-Vassigny, marchera vers l’est, faisant sentir son action sur Mons et Avesnes en même temps. — La 1re  armée française l’étaiera à droite en remontant l’Oise. — 3° Entre l’Aisne et la Meuse, les armées franco-américaines s’avanceront vers le nord.

Le maréchal Foch ose spécifier que ces trois attaques seront convergentes, parce que le résultat final doit être de rejeter l’ennemi vers la forêt d’Ardenne, massif où la circulation est difficile, et qui, de ce fait, est intenable aux armées modernes : toute la rive gauche de la Meuse sera libérée en même temps qu’une partie du territoire belge dont le maréchal s’interdisait de limiter l’étendue.

Le 14, les armées du roi Albert Ier s’avancent dans les Flandres. Le général Dégoutte a passé le commandement de la 6e armée française au général de Boissoudy, afin de se consacrer complètement à ses fonctions de major général. Deux divisions américaines renforcent ce groupe d’armées. En deux jours de bataille, tous les premiers objectifs sont enlevés avec 12 000 prisonniers et 120 canons. La résistance est vive à partir du 15, mais elle cède le 17, et la poursuite continue le 18.

Le maréchal Foch a prévu qu’en avançant de chaque côté de la poche Lille-Tourcoing-Roubaix il contraindrait ses ennemis à l’évacuer par crainte d’y être enveloppés, et qu’il en sera de même dans la zone maritime de la Belgique. En effet, le 18, la