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comment finit la guerre.

sur le front Nancy-Avricourt, permettrait d’envisager avec les plus grandes chances de succès une irruption en Lorraine dont la portée militaire et politique aurait les plus grandes conséquences. »

Le général Pétain commence donc à diriger sur le front de Lorraine les moyens d’action nécessaires à l’attaque projetée. Le général Mangin et l’état-major de la 10e armée quittent Laon le 27 et préparent silencieusement l’événement décisif, la trouée vers la Sarre. En même temps, la 2e armée américaine du général Bullard s’apprête à attaquer sur Longwy-Luxembourg. Le camp retranché de Metz sera débordé à la fois par l’est et par l’ouest.

Sur tout le front, les derniers jours d’octobre voient les préparatifs de l’assaut final. Le général Pétain lance les armées françaises à la poursuite et en règle l’allure : « Dès que commence la poursuite, la vitesse devient le facteur principal du succès et l’idée de la direction doit primer toute autre notion dans l’esprit du chef. L’ennemi étant saisi, il ne faut pas lâcher prise. À ce moment, chaque unité n’a plus à connaître que la direction d’exploitation qui lui est assignée et sur laquelle il importe de pousser hardiment… » Et tout le monde va pousser hardiment.

Les armées du roi Albert Ier s’ébranlent le 31. En quatre jours, elles s’avancent jusqu’aux faubourgs de Gand et leur gauche est appuyée à la frontière hollandaise, ayant reconquis le quart de la Belgique.

Les armées britanniques attaquent le 1er novembre. La Rhonelle est franchie. Le corps canadien entre dans Valenciennes le lendemain. Le 4, le Quesnoy débordé est investi et sa garnison capturée. Le général sir Henry Rawlinson a franchi la Sambre et pris Landrecies. 20 000 prisonniers et 450 canons sont le butin de cette nouvelle victoire.

Le 8, par une action vigoureuse, la 1re  armée française Debeney s’ouvre la haute vallée de l’Oise. Guise est menacé en même temps que La Capelle. Les 3e armée Humbert et 5e armée Guillaumat attendent que la 1re  armée fasse sentir son action sur les arrières de la défense qui reste tenace devant elles.

Entre l’Aisne et la Meuse, la 4e armée Gouraud et la 1re  armée américaine Liggett remportent un beau succès le 1er novembre, et poursuivent leur avance les jours suivants. Sur