Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 58.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dates des 1er septembre 1919 et 8 mai 1920, nous relevons des écarts dans le genre de ceux-ci :


1er sept. 1919 8 mai 1920
Actions du Charbonnage Harpener 165 278
Actions de la Compagnie de Navigation Hambourg-Amérique 101 172
Deutsche Bank (Banque allemande) 194 303
Fabrique badoise d’aniline 329 655
Banque germano-asiatique 135 380
Phénix (Société industrielle) 181 416

Il est vrai qu’au cours des huit mois qui forment l’intervalle envisagé, la valeur de la monnaie allemande a baissé et que le mark s’est déprécié par rapport aux monnaies étrangères. Cette chute du change explique en partie les hausses énormes que nous enregistrons : il n’en est pas moins certain qu’elles ne se seraient pas produites, si la nation s’était appauvrie.

De nombreuses branches de l’industrie allemande sont prospères. Il suffit, pour s’en rendre compte, de voir les dividendes distribués par beaucoup de sociétés et les avantages consentis à leurs actionnaires sous forme de distributions de réserve ou de répartitions d’actions à titre de bonus. Considérons le tableau, récemment publié, d’une vingtaine de groupes d’entreprises, telles que constructions en béton, constructions de voitures, exploitations de lignites, tissages de laine et de coton, fabriques de crayons, de lampes, d’articles émaillés, d’allumettes, de chapeaux, de linge, d’objets en caoutchouc, d’aciéries ; les derniers dividendes pour plusieurs d’entre elles, se sont élevés jusqu’à 30 pour cent. En outre, au cours du seul mois de mars 1920, des attributions d’actions ont été faites pour une valeur de 163 millions de marks. Les fabriques d’explosifs se sont particulièrement distinguées dans la distribution des dividendes : celle de Coeln Rottweill vient de distribuer 16 pour cent, la Siegner-Dynamit et la Rheinische-westphaelische Dynamit chacune 12,80 pour cent. A première vue, on ne concilie pas très bien ces bénéfices copieux avec l’obligation de désarmement qui a été imposée à l’Allemagne.

La métallurgie allemande travaille d’ores et déjà à moitié de sa capacité de production, tandis que la métallurgie française ne travaille qu’au quart. Ce rapprochement est éloquent et en dit long sur la situation respective des deux pays.