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Quittant Rapallo le 7 au soir, la Conférence entière, civils et militaires, se transporte le 8 à Peschiera, où s’est rendu le Roi. Là est décidée, entre le souverain et ses ministres, la nomination du général Diaz au commandement en chef des armées avec, comme sous-chefs d’Etat-major, les généraux Badoglio et Giardino. Averti de ces changements, le général Foch, accompagné du général Wilson, part le 8 pour Padoue, où le G. Q. G. italien vient de s’établir, pour prendre contact avec le nouveau Comando-Supremo et poursuivre auprès de lui son enquête et sa collaboration. Avant de se séparer des membres du gouvernement italien, il insiste encore auprès d’eux pour qu’ils fassent connaître au général Diaz leur intention bien arrêtée de mener la guerre énergiquement pour résister à l’ennemi et arrêter à tout prix l’invasion de l’Italie en défendant opiniâtrement la ligne de la Piave.

Appelé du corps d’armée, d’où il passe d’un trait au commandement suprême, le général Diaz vient de prendre possession de ses hautes fonctions. Les généraux Foch et Wilson entrent en rapports avec lui le 9 novembre au matin et, dès cette première entrevue, s’emploient à affermir chez lui la résolution de faire front sur la Piave. Ils lui conseillent en outre de prendre des dispositions pour occuper Tomatico et le Roncone, afin d’interdire aux Austro-Allemands la route de Feltre. Ils le mettent enfin au courant de leur mission en lui demandant de leur donner toutes facilités pour se renseigner sur l’état de l’armée italienne, ce à quoi il se prête avec empressement.

Le débarquement de trois divisions françaises sur quatre est alors achevé, sauf deux groupes d’artillerie divisionnaire ; la quatrième aura fini de débarquer le 12. Les éléments non endivisionnés et les éléments d’armées seront incessamment, à pied d’œuvre. Puisque le désir du général Cadorna a fait diriger nos forces sur l’Ouest du Lac de Garde, une instruction du général Foch au général Duchêne règle le commandement dans ce secteur du front.

Rien n’autorise encore à penser que le nouveau commandant en chef, qui a d’ailleurs eu très peu de temps pour prendre connaissance de la situation d’ensemble, considère avec moins d’appréhension que son prédécesseur la menace de l’offensive ennemie, qui est à prévoir et qui se produira en effet sous peu, contre le front du Trentin. La deuxième fois qu’il en a été