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d’affectueuse vénération avec lesquels j’ai plaisir à me dire plus que jamais, son très obéissant et très dévoué.


Marlotte, le 22 septembre 1905.

MONSEIGNEUR,

Si Votre Eminence veut bien me faire savoir à Marlotte, où je suis encore pour une quinzaine de jours, à quelle heure et où je pourrai la rencontrer le vendredi 29 ou le samedi 30 septembre, Elle sait avec quel empressement je répondrai à son appel. Elle voudra bien d’ailleurs m’excuser si je la préviens d’avance qu’elle n’entendra de moi que les restes, non « d’une voix qui tombe, » mais d’une « voix tombée. » Il y a déjà sept mois que je ne parle plus, et l’épreuve a été singulièrement douloureuse. Mais mon parti en est pris maintenant, et j’espère que Votre Eminence n’en trouvera pas mon « ardeur » diminuée.

Agréez, je vous prie, Monseigneur, l’hommage des sentiments respectueux avec lesquels je suis,

De Votre Eminence, le très humble et très dévoué serviteur.


Paris, le 7 décembre 1905.

MONSEIGNEUR,

Je remercie Votre Eminence de sa lettre, à laquelle je voudrais pouvoir répondre que je vais prendre le train pour aller mettre mes humbles hommages et l’expression de ma vénération aux pieds du Saint-Père, mais, hélas ! l’état de ma santé ne me le permet pas, et, sans doute, je serais à demi-mort, en arrivant à Rome. Et puis, Votre Eminence a pu le constater, quel effet ferais-je à Rome, avec la voix que je n’ai plus ? et quels services pourrais-je y rendre ? Je ne suis plus bon qu’à mettre du noir sur du blanc, au fond d’un cabinet solitaire, et si ces écritures peuvent être de quelque utilité, c’est désormais tout ce que je demande ! Dieu t’ait bien ce qu’il fait, et s’il a jugé peut-être que j’avais assez et trop parlé, je n’ai plus qu’à profiter de l’avertissement qu’il me donne.

Voilà la Loi de séparation votée d’hier, et on prête au gouvernement, depuis quelques jours, l’intention de hâter maintenant la confection du Règlement d’administration qui en fixera les détails d’exécution. Je pense, Monseigneur, que tout l’effort