Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 58.djvu/586

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui serait donné, mener l’attaque en disposant de tous ses moyens dans la direction générale Mory-Beugnatre. Premier objectif à atteindre : Ervillers, Saint-Léger, effort principal par sa gauche sur Saint-Léger. La 20e division (moins la brigade réservée à la disposition de l’armée) et l’artillerie du 10e corps devaient rester jusqu’à nouvel ordre sur les emplacements qu’ils avaient gagnés avec le corps d’armée.

Or, pendant que le 10e corps commençait à se rassembler tardivement dans la région de Mercatel, ainsi uniquement orienté vers le Sud-Est, des événements graves se produisaient à notre gauche et allaient justement imposer pou à peu l’emploi du 10e corps d’armée, non pas vers le Sud-Est, mais vers le Nord-Est :

D’abord, un renseignement, de 8 heures, venant du corps provisoire d’Urbal, annonçait que la division d’Arras (division Barbot) avait eu cette nuit ses avant-postes attaqués sur le Cojeul et avait perdu Wancourt, Guemappe et la moitié de Monchy-le-Preux ; et que la division de Lens (division Fayolle) était en retard et ne faisait que commencer son mouvement vers le Sud en vue de déboucher de Lens et de se rassembler vers Gavrelle. Le détachement qu’elle avait envoyé la veille sur Douai pour en renforcer la défense y était arrivé trop tard ; les territoriaux et la cavalerie attaqués par des forces supérieures avaient dû évacuer Douai dans la soirée et s’étaient repliés on ne savait où, probablement vers l’Ouest sur Hénin-Liétard ?

Un second renseignement, de 8 heures 30, apprenait que la division Barbot était de plus en plus violemment engagée sur sa gauche sur le front Guemappe, Monchy-le-Preux ; et un troisième renseignement de 9 heures 30 annonçait que la brigade de gauche de la division Barbot avait enlevé Monchy-le-Preux, à 8 heures 30, avec le concours du corps de cavalerie, et qu’elle allait continuer son attaque sur Guemappe (159e et 97e) ; mais que, en revanche, la brigade de droite avait reculé devant une attaque débouchant de Wancourt vers le Nord et de Saint-Martin-sur-Cojeul sur Hénin : cette brigade (4 bataillons de chasseurs) occupait alors Hénin avec deux bataillons, Neuville-Vitasse avec 1 bataillon et 1 groupe. Le centre de la division Barbot était, sensiblement sur le chemin de la Neuville à la chapelle de Feuchy (2 kilomètres Sud-Est de Tîlloy).

En lisant ces renseignements, tout de suite une chose me