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10e corps. Et, à 17 heures 30, il signait un ordre qu’il me priait de porter au général d’Urbal, en lui expliquant verbalement ce qui s’était passé au 10e corps d’armée, et en lui demandant de continuer à « tenir coûte que coule ; » et d’employer les troupes ainsi libérées de la division Bai-bot, à faire bouclier le trou au Nord du canal entre ses deux divisions afin d’arrêter toute attaque se glissant dans la vallée de la Scarpe vers Arras.

Je trouvai vers 18 heures 30 le général d’Urbal rentrant en auto sur la route de Tilloy à Arras. Il me fil monter dans sa voiture, lut mon papier et écoula ma communication. Il me pria alors d’entrer avec lui à l’hôtel de ville d’Arras dans la magnifique salle des séances qui devait être réduite en cendres quelques jours plus tard…

J’y répétai les instructions que le général de Maud’huy m’avait chargé de transmettre :

« Tenir.

« Réattaquer le lendemain avec le 10e corps dans les conditions d’ensemble prévues pour aujourd’hui. (Efforl principal rive Nord du Cojeul vers Monchy-le-Preux.) »

Le général d’Urbal donna vers 18 heures 45 ses ordres en conséquence et à 19 heures, en parlant, je croisai le général de Maud’huy qui arrivait lui-même en auto confirmer ses instructions. En quittant Beaurains, il venait d’envoyer au général Desforges l’ordre de faire tenir par des avant-postes de combat partout fortifiés la ligne qu’on aura pu occuper ou au minimum la ligne Neuville-Boyelles, en se reliant aux divisions territoriales.

Je rejoignis vers 20 heures le village de Ficheux où notre Quartier général avait été replie d’Arras dans la soirée et où, en rentrant, le général de Maud’huy donna à 23 heures ses ordres pour le lendemain :

La division d’Arras devait maintenir à tout prix le front du soir.

Le 10e corps d’armée devait avoir pour 5 heures 30 toutes ses forces disponibles rassemblées dans la région de Mercatel. Il lui était indiqué comme direction probable d’attaque : Monchy-le-Preux par le Nord de Neuville-Vitasse quand l’ordre en serait donné.

Je fus désigné pour prendre le service de nuit. Les divisions territoriales avaient maintenu leurs positions à notre droite.